Publié le 07 octobre 2019
ENVIRONNEMENT
Premier week-end de travail pour la Convention citoyenne pour le climat
Promise par Emmanuel Macron à l’issue du Grand débat national, la convention citoyenne pour le climat a inauguré sa première séquence de travail le week-end dernier à Paris. 150 citoyens tirés au sort, représentatifs de la population française, vont plancher pendant plusieurs mois sur la lutte contre le changement climatique. En janvier 2020, ils devront proposer une série de recommandations pour réduire nos émissions de 40 % d’ici à 2030.

@Convention citoyenne pour le climat
"Je ne peux pas promettre que toutes [les] propositions seront appliquées. Mais je peux vous garantir qu’elles seront soumises à l’examen de l’Assemblée nationale et du Sénat et, le cas échéant, au référendum", a précisé le chef du gouvernement Édouard Philippe, en introduction de la première session de travail de la Convention citoyenne pour le climat, le 4 octobre 2019 au Conseil économique, social et environnemental (CESE) à Paris. "La convention citoyenne pour le climat a vocation à inventer une écologie populaire dans tout ce que ce terme a de glorieux" a-t-il ajouté. "Vous avez une occasion historique d’être au rendez-vous."
Si les participants sont appelés à "bousculer" la société et à ne pas se brider, les mesures devront toutefois être "responsables" et financées "par de la dette, des impôts ou des économies", a rappelé le Premier ministre. Les participants sont organisés en cinq groupes de travail : travailler, se nourrir, se loger, se déplacer, produire et consommer.
Conscients de l’urgence d’agir
La première séquence a principalement servi à lancer l’exercice. Un état des lieux sur l’urgence climatique et l'action menée en France a été dressé. Puis quatre acteurs de la société civile ont été auditionnés : la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, le PDG d’Aéroports de Paris et président d’Europlace Augustin de Romanet et la responsable de la transition énergétique au sein du Réseau action climat Anne Bringault.
Après cette audition, les 150 citoyens ont élaboré collectivement des premiers messages clés. Ils se sont notamment dits "conscients de l’urgence d’agir" et de changer "vite" les comportements collectifs et individuels. Ils ont également évoqué la possibilité d’aller au-delà de l’objectif officiel de réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre en 2030 et mis en avant l’importance d’assurer la justice sociale.
Conflit d’intérêt
De son côté, le collège des garants, représenté par Michèle Kadi, Anne Frago, Cyril Dion, se félicite de "la diversité effective des participants tirés au sort" et de leur "très forte motivation" ainsi que de la "méthode utilisée pour animer les débats favoris[ant] efficacement les interactions et une forme d'intelligence collective". "Nous confirmons que la convention est à ce stade en pleine capacité d'exercer son mandat de façon indépendante, sereine et impartiale" indiquent-ils dans un communiqué.
Le week-end a toutefois été entaché par des soupçons de conflit d’intérêt à propos de l'un des membres du comité de gouvernance. Il s’agit de Catherine Tissot-Colle, conseillère au Cese et conseillère de la PDG d’Eramet, entreprise du secteur minier. Mais le collège estime qu’il n’y a "pas, en l’espèce, de conflit d’intérêts de nature à compromettre l’impartialité des travaux de la convention".
La prochaine séance se tiendra du 25 au 27 octobre. L’ensemble des débats sont retransmis en direct sur le site de la Convention et couverts par des reporters citoyens sélectionnés par la coalition de youtubeurs "On est prêt" et la société de production Yami 2, encadrés par une journaliste professionnelle. Parmi eux, on trouve notamment Priscillia Ludosky, l’une des principales figures des Gilets jaunes.
Concepcion Alvarez @conce1