Publié le 17 avril 2019
ENVIRONNEMENT
Mobilisation sur le climat : les jeunes se structurent pour agir dans la durée
Élections européennes, action de désobéissance civile, grèves, les jeunes Français engagés pour le climat passent à la vitesse supérieure. Après le succès la journée de mobilisation internationale du 15 mars, qui a mis 200 000 jeunes dans la rue à travers tout le pays, le mouvement Youth for Climate France vient de tenir ses premières assises. L'objectif est d'obtenir du gouvernement une trajectoire claire pour rester sous les 1,5°C de réchauffement.

@Youth for Climate France
"Heureusement qu'il y a ces jeunes. Ils vont peut-être parvenir à réveiller les adultes face à la catastrophe que ma génération et celle de leurs parents n'ont pas vu venir ou su arrêter", commente Mireille, une passante septuagénaire, qui s'est arrêtée pour observer la grève pour le climat organisée sous les fenêtres de l’Assemblée nationale, à Paris, le 12 avril dernier. À Lyon, à Montpellier, ou encore à Bordeaux, quelques milliers de jeunes ont encore troqué leurs cahiers contre des pancartes pour réclamer plus d'action contre le réchauffement climatique.
Même si on est loin de la grève internationale du 15 mars, qui avaient réuni 200 000 jeunes à travers toute la France – faisant de l’Hexagone l’un des pays les plus mobilisés – le mouvement des jeunes pour le climat ne s’est pas éteint, bien au contraire. Le week-end dernier, les premières assises de Youth for Climate (YFC) France se sont tenues à Nancy, signe de la pérennité de la mobilisation. "Nous ne souhaitons pas privilégier la quantité mais la qualité, c’est important de prendre du temps justement pour se structurer et préparer le long terme" explique Hugo Viel, 21 ans, étudiant en 4e année d’école d’ingénieur et membre de YFC France.
Formation à la désobéissance civile et aux interviews
Entre 100 et 150 référents locaux, en particulier des lycéens mais aussi quelques collégiens, étaient réunis pour la première fois depuis le lancement de Youth for Climate France, en février. Au programme : du media training, des formations au crowdfunding, à la désobéissance civile ou encore à la communication sur les réseaux sociaux. La réflexion a aussi porté sur la structuration du mouvement.
"En amont de ces assises, la coordination nationale avait été dissoute pour permettre à chacun d’arriver sur un pied d’égalité, explique Hugo Viel. Et nous nous sommes mis d’accord pour travailler en groupes thématiques (presse, international, mobilisation, sensibilisation, plaidoyer…) Au sein de chacune de ces "patates" comme on les a baptisées, chacun s’organise comme il veut, il n’y a pas de hiérarchie."
Contre la "République des pollueurs"
D'ici la fin de l'année, leur agenda est bien chargé. Dans le cadre des élections européennes, La jeunesse pour le climat de Strasbourg a lancé un appel à tous les candidats pour reconnaître l’urgence climatique et prendre des mesures à très court terme. Youth for Climate France va également participer à l’action de désobéissance civile non violente prévue le vendredi 19 avril contre "la République des pollueurs" à l’appel des ONG Greenpeace, ANV-COP 21 et Les Amis de la Terre. Il s’agit de dénoncer la proximité du gouvernement avec les plus gros intérêts économiques du pays.
Le mouvement ne renonce pas pour autant aux grèves. La prochaine mobilisation internationale, de l’ampleur de celle du 15 mars, sera organisée le vendredi 24 mai. Et le 21 juin, tous les jeunes Européens engagés pour le climat sont invités à se rassembler à Aix-la-Chapelle, en Allemagne. Des camps d’été proposeront enfin des formations tous azimuts avant l'assemblée générale de l’ONU, en septembre. "On ne s'arrêtera pas tant que nous n'aurons pas une trajectoire claire pour rester sous les 1,5°C de réchauffement" assure le jeune Hugo Viel, qui enchaîne les plateaux télé et radio pour alerter le plus largement possible.
Concepcion Alvarez, @conce1