Publié le 26 mars 2018
ENVIRONNEMENT
Mc Donald’s met la science au menu de son plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre
McDonald's devient la première entreprise de restauration à voir ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre validés par un comité scientifique (Science Based Targets). Le groupe s’engage à réduire ses émissions de plus d’un tiers d’ici à 2030 par rapport à l’année 2015, sur l’ensemble de sa chaîne d’approvisionnement, l’équivalent de l’émission de 32 millions de voitures.

McDonald's
McDonald’s se lance dans une nouvelle stratégie climatique. Une stratégie ambitieuse qui a été validée par une initiative scientifique reconnue internationalement : la Science Based Targets Initiative (SBTi). Celle-ci garantit que les mesures prises par l’entreprise sont en ligne avec les objectifs de l’Accord de Paris, soit une limitation de la hausse de la température globale à bien moins de 2°C d’ici la fin du siècle.
Pour ce faire, la chaîne de restauration va réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 36 % d’ici 2030 par rapport à 2015 pour ses restaurants et bureaux, en associant ses franchisés et fournisseurs. Elle s’engage également à réduire de 31 % l'intensité des émissions (quantité de CO2 émis par tonne métrique de nourriture et d'emballage) dans toute sa chaîne d'approvisionnement d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2015.
Elevage, agriculture, bâtiments et déchets aux avant-postes
Pour atteindre cet objectif, McDonald's privilégiera l'action sur les plus grands segments de son empreinte carbone, à savoir la production bovine, l'approvisionnement énergétique des restaurants, l'emballage et les déchets. Ils représentent près de 65 % des émissions de gaz à effet de serre du groupe. "Nous nous procurerons nos aliments de façon responsable, encouragerons les énergies renouvelables et les utiliserons d'une manière efficace. Mais aussi, nous réduirons les déchets et augmenterons le recyclage", explique Steve Easterbrook, président directeur de McDonald’s.
Pour réduire la consommation des bâtiments, le groupe prévoit de les équiper d’éclairages LED ou d’équipements de cuisine plus efficaces énergétiquement. Pour la nourriture, le recyclage et l’emballage durable seront privilégiés. Enfin, McDonald’s va soutenir et encourager l’ensemble de ses fournisseurs à travailler en agriculture raisonnée, un mode de production qui permet notamment d’utiliser moins de pesticides, et sur l’élevage bovin.
Les tonnes de gaz à effet de serre ainsi évitées sont estimées à 150 millions de tonnes. Cela équivaut à retirer 32 millions de voitures particulières de la circulation pendant une année entière ou à planter 3,8 milliards d'arbres et à les laisser pousser pendant 10 ans.
Une vitrine pour l'engagement climatique des entreprises
L’annonce a été saluée par plusieurs ONG, comme le WWF, qui fait partie des membres fondateurs de la Science Based Targets, le CDP et le Global Compact des Nations Unies. "Elle oblige l'une des plus grandes entreprises du monde à fournir, avec toute l'étendue de son système de chaîne alimentaire, des réductions d'émissions importantes basées sur la science. Cela coïncide également avec la décision de McDonald's de rejoindre la coalition "We Are Still In" sur le climat avec des milliers d'autres entreprises à travers les États-Unis", a déclaré Carter Roberts, Président-directeur général du World Wildlife Fund (WWF) aux États-Unis.
"Étant l'une des marques les plus connues de la planète, McDonald's est bien placé pour montrer l'exemple. Son nouvel objectif climatique ambitieux inspirera l'innovation, la collaboration et, plus important encore, la réduction des gaz à effet de serre dans les opérations et la chaîne d'approvisionnement mondiales de la société", Fred Krupp, président de l'Environmental Defense Fund, une ONG environnementale américaine.
"Avec ses 36 000 restaurants dans le monde, la notoriété d’une entreprise comme McDonald’s est une belle vitrine pour l’initiative Science-Based Targets. L’information a été reprise par des médias non spécialisés qui n’avaient jusqu’à présent jamais évoqué cette initiative. Par ailleurs, le fait que ce gros acheteur de viande place la production de bœuf parmi ses principales sources d’émissions de GES participe à la prise de conscience autour de l’impact environnemental de la consommation de viande", abonde Nicolas Redon, responsable de la recherche investisseurs et climat de Novethic.
À ce jour, 362 entreprises à travers le monde se sont engagées dans l’initiative Science Based Targets. Mais seules 93 d’entre elles ont vu leur stratégie validée. Parmi celles-ci ont compte les françaises Kering et Danone.
Béatrice Héraud @beatriceheraud