Publié le 28 décembre 2018
ENVIRONNEMENT
Maersk, premier transporteur maritime de conteneurs, vise la neutralité carbone en 2050
C’est un signal fort envoyé à l’ensemble du secteur maritime, jusqu’ici plutôt timide sur ses engagements climatiques. Le danois Maersk, numéro un mondial du transport maritime de conteneurs, a annoncé pendant la COP24 en décembre qu’il s’engageait à être neutre en carbone d’ici 2050, respectant ainsi l’un des objectifs de l’Accord de Paris. Et mettant une sacrée pression sur ses concurrents.

@David Martin
Atteindre la neutralité carbone en 2050, c’est l’engagement du danois Maersk, la plus grande entreprise de transport de conteneurs au monde. Pour atteindre cet objectif, mentionné dans l’Accord de Paris, il mise sur des navires neutres en carbone et viables commercialement d'ici à 2030.
"Le climat est l’un des problèmes les plus importants au monde et, transportant environ 80 % du commerce mondial, le secteur des transports maritimes est essentiel pour trouver des solutions", explique Søren Toft, directeur général adjoint de Maersk. "La seule manière de parvenir à une décarbonation est de basculer complètement vers de nouveaux carburants et de nouvelles chaînes d'approvisionnement neutres en carbone".
Comme la durée de vie d'un navire est de 20 à 25 ans, le secteur maritime doit dès à présent développer de nouveaux types de bateaux pour parvenir à un transport moins polluant en 2050. "Les cinq à dix prochaines années seront cruciales", poursuit Søren Toft.
Un milliard de dollars investis par an
"Nous investirons des ressources importantes dans l’innovation et la technologie des flottes afin d’améliorer la viabilité technique et financière des solutions décarbonées. Au cours des quatre dernières années, nous avons investi environ un milliard de dollars et engagé plus de 50 ingénieurs chaque année dans le développement et le déploiement de solutions écoénergétiques".
Mais à l’avenir, "nous ne pourrons pas y arriver seuls", prévient-il, comptant sur l’engagement de tout le secteur maritime. En avril dernier, les 173 États membres de l’Organisation maritime internationale (OMI) se sont enfin accordés pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 50 % d'ici 2050, par rapport au niveau de 2008. Le transport maritime était le dernier secteur de l’économie mondiale à rester à l’écart de l’Accord de Paris.
Selon un récent rapport de l’OCDE, il serait techniquement possible de décarboner le transport maritime à l’horizon 2035 en utilisant biocarburants et énergies renouvelables, en améliorant l’efficacité énergétique des navires ou encore en réduisant la vitesse des bateaux. Diviser celle-ci par deux permettrait en effet de consommer quatre à cinq fois moins d’énergie. Rappelons que les émissions toxiques du transport maritime sont à l’origine de 400 000 décès prématurés chaque année dans le monde.
Concepcion Alvarez, @conce1