Publié le 26 août 2020
ENVIRONNEMENT
Les nouveaux travaux du Giec, le groupe d’experts sur le climat, autres victimes collatérales du Covid-19
Après avoir provoqué le report des plus importants événements environnementaux prévus en 2020, la pandémie de Covid-19 a également des effets sur les nouveaux travaux du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat. Seul un des trois tomes du sixième rapport d’évaluation pourrait finalement être approuvé en amont de la COP26 de Glasgow sur le climat, reportée quant à elle à novembre 2021.

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Chaque rapport du Giec agit comme un électrochoc sur la communauté internationale. Le dernier rapport d’évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur le climat avait ainsi été publié un an avant la COP21 qui avait conclu sur l’Accord de Paris. Mais cette fois, alors que la COP26 de Glasgow s’annonce décisive pour la relève de l’ambition climatique, les décideurs politiques ne pourront pas s'appuyer sur les travaux les plus récents des scientifiques du monde entier. En cause, la pandémie de Covid-19 qui ralentit fortement leur avancée.
"Nous sommes très reconnaissants à nos auteurs qui continuent de travailler sur le rapport malgré ces conditions difficiles", a déclaré Priyadarshi Shukla, coprésidente du Groupe de travail III. "Ce travail est encore compliqué par l'impact de la pandémie sur la communauté scientifique au sens large, ce qui retarde la production de littérature scientifique à évaluer dans notre rapport." De nombreux rendez-vous clés ont été reportés ou organisés de manière virtuelle, décalant de fait la publication des trois tomes du sixième rapport d’évaluation de trois à quatre mois environ.
Seul le rapport du groupe de travail I, portant sur les aspects scientifiques du système climatique et de l’évolution du climat, pourrait être finalisé en juillet 2021, en amont de la COP26, elle-même reportée à novembre 2021. Les travaux du groupe de travail III, portant sur les solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et du groupe de travail II, portant sur l’impact du changement climatique, prévus initialement pour l’automne 2021 ne devraient quant à eux être publiés qu'en fin d'année ou en 2022.
Pas de participation virtuelle équitable
Le Giec tente d'assurer la poursuite des travaux malgré la pandémie. En avril dernier, en plein confinement, les auteurs du groupe de travail III ont ainsi dû se réunir virtuellement mais certains répondants des pays en développement se sont sentis lésés par rapport à ceux des pays développés. Preuve que le virtuel ne peut pas toujours remplacer le présentiel, surtout quand il s'agit de réunir les 195 pays membres du panel censés approuver les documents en amont de leur publication.
"Nous avons constaté qu'une réunion virtuelle apporte à la fois des compromis et des avantages pour ceux qui doivent concilier le respect des exigences avec les engagements nationaux et autres engagements professionnels, mais nous ne devons pas oublier qu'il y avait encore des défis à relever pour parvenir à une participation équitable", a précisé la coprésidente du Groupe de travail III.
La publication de la synthèse du sixième rapport d’évaluation est quant à elle maintenue, à ce stade, en 2022. L’objectif est d’arriver avant le premier bilan mondial de l’Accord de Paris qui doit se tenir, selon le texte, lors de la COP de 2023. La Corée du Sud a annoncé qu'elle souhaitait se porter candidate pour accueillir l’événement.
Concepcion Alvarez @conce1