Publié le 26 mars 2019
ENVIRONNEMENT
Les émissions de CO2 liées à l'énergie sont encore en hausse en 2018
La croissance économique continue d'accroître la demande énergétique et fait exploser le compteur carbone de la planète. Selon de nouvelles données de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les émissions de CO2 liées à l'usage de l'énergie ont encore progressé en 2018, à un niveau historique. La Chine, l'Inde et les États-Unis sont responsable de 85 % de cette hausse.

@AFP
Après le rebond constaté en 2017, les émissions mondiales de CO2 liées à l'usage de l'énergie (pétrole, gaz, charbon, électricité renouvelable, etc...) ont de nouveau progressé en 2018 de 1,7 % à un niveau "historique" de 33,1 gigatonnes, estime l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans son rapport annuel sur la demande d'énergie et les émissions de CO2 associées. Cela s'explique par une consommation d'énergie toujours plus forte. Celle-ci est en hausse de 2,3 % sur un an, sa plus rapide progression en une décennie.
"Les émissions avaient stagné entre 2014 et 2016 (...), fruit de progrès importants en termes d'efficacité énergétique et de déploiement de technologies bas-carbone. Mais la dynamique a changé en 2017 et 2018", constate l'AIE. La croissance économique "n'a pas été obtenue grâce à une meilleure efficacité énergétique et les technologies bas carbone ne se sont pas développées aussi rapidement que la croissance de la demande (d'énergie)".
La Chine, l'Inde et les États-Unis : principaux responsables
La Chine, l'Inde et les États-Unis sont responsables de 85 % de cette hausse. Cette progression est en effet essentiellement due à la consommation de charbon en Asie pour produire de l'électricité. Et la situation est d'autant plus inquiétante pour l'avenir que les centrales à charbon y ont une moyenne d'âge de 12 ans, alors que leur durée de vie est d'environ 50 ans, pointe l'AIE.
À l'inverse, les émissions ont diminué au Royaume-Uni et en Allemagne, du fait de l'expansion des énergies vertes au détriment du charbon, au Japon grâce notamment à la remise en service de réacteurs nucléaires, ou encore en France grâce à de bons niveaux de production des barrages hydroélectriques et des centrales nucléaires.
Besoins en chauffage et climatisation
Malgré une croissance à deux chiffres de l'éolien et du solaire, ce sont encore les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) qui ont comblé l'appétit mondial en énergie, aiguisé l'an dernier par la croissance économique et des besoins plus importants pour le chauffage et la climatisation dans certaines régions du monde, note l'AIE. La demande en gaz a été particulièrement forte, tirée par les États-Unis et la Chine.
Ces données "démontrent une nouvelle fois qu'une action plus urgente est nécessaire sur tous les fronts - développement des solutions d'énergie propre, baisse des émissions, stimulation des investissements et de l'innovation, notamment dans la capture et le stockage du carbone", a estimé Fatih Birol, directeur exécutif de l'AIE, cité dans un communiqué.
La Rédaction avec AFP