Publié le 28 octobre 2016
ENVIRONNEMENT
Le transport maritime va dépolluer son carburant dès 2020
L’Organisation maritime internationale (OMI) a en effet décidé de réduire le taux de soufre dans le carburant marin, l’un des plus polluants, dès 2020. Elle résiste ainsi au lobby pétrolier, qui souhaitait un report à 2025.

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L’Organisation maritime internationale (OMI), réunie à Londres depuis le début de la semaine, a adopté, jeudi 27 octobre, une résolution pour dépolluer le carburant de l’industrie maritime, l’un des plus sales au monde – son taux de soufre est 3 500 fois plus élevé que la limite autorisée pour le diesel. Le plafond mondial de la teneur en soufre du fioul passera de 3,5% à 0,5% à partir du 1er janvier 2020, et non 2025 comme le demandait l’industrie pétrolière.
"Pour l’industrie maritime, c’est la première fois que sont adoptées des normes sur la pollution atmosphérique qui vont avoir un vrai effet. C’est une décision historique qui va permettre de réduire l’impact du transport maritime sur la pollution de l’air de 5% aujourd’hui à 1,5% et de sauver des millions de vies dans les prochaines décennies", se félicite Bill Hemmings, de l’association Transport & Environment.
200 000 décès prématurés évités
L’argument des pétroliers consistait à dire qu’il n’y aurait pas assez de carburant pour répondre aux nouvelles normes et fournir les quelque 50 000 navires commerciaux de la planète. Mais une étude commandée par l’OMI est venue infirmer cette hypothèse.
Par ailleurs, selon une étude de James Corbett, professeur à l’université du Delaware, cette limitation dès 2020 va permettre d’éviter 200 000 décès prématurés supplémentaires, dont 135 000 en Asie, 32 000 en Afrique et 21 000 en Amérique latine.
90% des échanges mondiaux de marchandises se font par voie maritime et cette tendance augmente d’année en année.