Publié le 20 octobre 2018
ENVIRONNEMENT
[Science] Le changement climatique met la bière en danger
La montée des eaux, les températures caniculaires, la perte de biodiversité sous l’effet du changement climatique sont parfois des menaces difficiles à appréhender tant leur ampleur est cataclysmique. Un autre danger pourrait être plus facile à comprendre pour beaucoup : le risque de voir la bière disparaître.

@Deklofenak
Cette boisson, que l’Homme brassait il y a déjà plus de 13 000 ans, va pâtir de la hausse du mercure. Selon une étude de l'université d'East Anglia (Grande-Bretagne), la bière va devenir plus rare, et plus coûteuse en raison de la disparition des productions d’orge.
Si le réchauffement se poursuit au rythme actuel, les événements majeurs (sécheresse et vague de chaleur d'une sévérité historique) frapperont au cours de ce siècle une des grandes régions de culture au moins une fois par an, entraînant une chute de 16 % de la production mondiale de bière. Soit l'équivalent de ce qui est bu en un an aujourd'hui aux États-Unis, ont calculé les chercheurs dans leur étude publiée dans Nature Plants. Les prix, en moyenne, doubleraient à la suite de ces crises.
L’orge de qualité menacé
"Une baisse de la production mondiale d'orge c'est une baisse encore plus grande de la production d'orge consacrée à la bière", explique Dabo Guan, professeur en économie du changement climatique, relevant que "les cultures de haute qualité sont encore plus sensibles". Seule l'orge de la meilleure qualité (soit moins de 20 % de l'orge mondiale) est consacrée à la production de bière, le reste servant notamment à nourrir les animaux d'élevage.
La bière n’est pas le seul breuvage menacé. Le vin va aussi devoir encaisser le changement climatique. Déjà en 2017, la production mondiale de vin n’a jamais été aussi basse depuis 1945, selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale du vin (OIV). En cause, les mauvaises récoltes des trois plus gros producteurs européens. À savoir l’Italie, qui enregistre une baisse de 23 %, la France avec 19 % et l’Espagne avec 15 %.
Ludovic Dupin, @LudovicDupin