Publié le 25 octobre 2018
ENVIRONNEMENT
La Nasa observe un iceberg parfaitement rectangulaire au milieu de l’Antarctique
Habituellement, les nouvelles qui viennent de nos pôles glacés ne sont pas bonnes : fonte accélérée, fractures d’immenses glaciers, libération de substances dangereuses enfermées depuis des éons… Mais cette fois-ci, ce sont des beautés géométriques que nous révèle la Nasa, avec en particulier un morceau de glace d’un kilomètre de long presqu'en forme de rectangle parfait.

@NASA/Jeremy Harbeck
Dans le cadre de son opération IceBridge, la Nasa déploie des avions de recherches pour mesurer l’épaisseur des glaces et comprendre la manière dont s’opèrent les interactions entre le climat global de la planète et la dynamique des calottes glaciaires de la planète. Lors de la dernière campagne d’observation en cours qui durera jusqu’au 18 novembre, la Nasa a observé deux icebergs quasiment rectangulaires et un triangulaire.
Ces morceaux de glace sont si précisément taillés qu’ils semblent être le fruit d’une opération finement contrôlée à l’aide d’outils technologiques. Le plus gros et impressionnant de ces rectangles dit tabulaire mesure un kilomètre de long. Il est issu du glacier Larsen C., une zone de l’Antarctique qui s’était déjà illustrée lors de l’été 2017 lorsqu’un iceberg de 5 800 kilomètres carrés s’en était brutalement détaché.
Un phénomène naturel
"Je vois souvent des icebergs avec des bords relativement droits, mais je n'en ai jamais vu auparavant avec deux coins à angles droits tels que celui-ci", témoigne Jeremy Harbeck, expert de la Nasa sur ces sujets et auteur de ces photos.
From yesterday's #IceBridge flight:Triangular iceberg surrounded by many different types of sea ice, off the Larsen ice shelf in the Weddell Sea. In the open water, grease ice is forming. pic.twitter.com/L4WB36bV5H
— NASA ICE (@NASA_ICE) 19 octobre 2018
La présence de ces lignes si précises vient du fait que ces glaciers ont progressé sur des vallées de pentes très faibles. Lors du vêlage, ceux-ci se brisent brutalement sous l’effet de leur propre poids et des courants. Ici, la netteté des arêtes prouve que cette rupture est très récente. Comme tous les icebergs, la partie visible ne représente que 10 % du volume de ce glaçon géant, le reste étant sous l’eau.
Au-delà de ces trois étonnants icebergs, de nombreuses photos des missions IceBridge sont mises à disposition par l’agence spatiale américaine sur son compte Flickr.
Ludovic Dupin, @LudovicDupin