Publié le 04 mai 2021
ENVIRONNEMENT
Sous le feu des critiques, la loi climat est adoptée à l'Assemblée nationale
Après trois semaines d'examen, le projet de loi Climat et résilience a été validé par l'Assemblée nationale le 4 mai. Si le texte a été enrichi, l'opposition et les associations dénoncent un contenu vidé de son ambition et pas à la hauteur des propositions de la Convention citoyenne pour le climat. Le projet de loi doit maintenant être examiné par le Sénat.

Capture d'écran @AssembléeNationale
C’est adopté. Les députés ont validé le 4 mai en première lecture le projet de loi Climat et résilience, étape préliminaire avant le passage du texte au Sénat en juin. Ce vote solennel fait suite aux trois semaines d’examen qui se sont achevés le 17 avril.
Le texte, agrémenté de près de 1 000 amendements - qui n’ont toutefois pas modifié en profondeur l’ambition du texte - a été adopté à 332 votes pour, 77 contre. 144 députés se sont abstenus. À l’issu des résultats, Barbara Pompili a salué le "processus inédit" qu’a été "l’instauration de la Convention citoyenne sur le climat" et la "qualité des débats" au sein de l'hémicycle qui ont permis "d’améliorer le texte, et d’essayer de le mettre à la hauteur de l’enjeu, qui est majeur pour ce siècle".
Les oppositions s’accordent sur leur désaccord
La France Insoumise, Libertés et territoires, Socialistes et apparentés… Nombreux sont les groupes qui ont en revanche manifesté leur opposition au projet de loi, soulignant un manque d’ambition. "Vous disiez que ce projet apporte une pierre important à l’édifice écologique", a déclaré dans l’hémicycle le député Les Républicains Jean-Michel Lambert, "mais peut-on construire un édifice avec des fondations si faibles ?". Le député communiste Robert Wulfranc a quant à lui dénoncé "un empilement de mesures anecdotiques, tronquées, différées, déléguées, sans le sous et asocial".
La députée La République en Marche Marie Lebec a pointé du doigt une "opposition de façade". "Ce projet de loi nous adressait un double défi, celui de conjuguer démocratie participative et démocratie représentative d’une part et d’accélérer la transition écologique d’autre part. C’est chose faite", a ajouté la députée.
Les associations mobilisées
Les associations environnementales ont elle aussi manifesté leur désaccord. Alors que les députés votaient le texte dans l’Assemblée, des militantes d’Extinction Rebellion se sont enchaînés aux grilles de l’Assemblée nationale pour dénoncer une "loi climat indigente" et appeler les députés à voter contre.
Action en cours
Nous sommes devant l’Assemblée Nationale pour dire #NON à cette #LoiClimat indigente
Plus d’infos à venir ! https://t.co/qdV8Pr1tcG— Extinction Rebellion France (@xrFrance) May 4, 2021
La veille déjà, plusieurs associations dénonçaient un texte qui manque d'ambition. "Bien que des nombreux amendements ambitieux aient été déposés par des députés de tous bords, cela n’a pas suffi à dépasser le blocus du Gouvernement et d’une partie de la majorité au Parlement qui s’opposait à rehausser l’ambition du texte" a déploré l’association Réseau Action climat dans un communiqué. Une marche pour le climat est organisé le samedi 9 mai dans toute la France.
Pauline Fricot, @PaulineFricot