Publié le 10 novembre 2016
ENVIRONNEMENT
La Carbon Pricing Leadership Coalition se mobilise pour fixer un prix au carbone
Si elles ne font pas officiellement partie des négociations climatiques, les entreprises ont néanmoins un rôle majeur à jouer dans la lutte contre le changement climatique. Plusieurs d’entre elles ont pris conscience de l’urgence d’agir et se sont pour cela regroupées en coalitions. Focus sur la Carbon Pricing Leadership Coalition.

Molly Riley / AFP
SOMMAIRE
- Dossier : les coalitions d'entreprises sur le climat
- Science Based Targets : des objectifs alignés avec les +2°C
- RE100 se fixe un objectif 100% énergies renouvelables
- Caring for Climate : le réseau des entreprises qui soignent le climat
- La Carbon Pricing Leadership Coalition se mobilise pour fixer un prix au carbone
- Énergie durable pour tous (SE4All)
La Carbon Pricing Leadership Coalition (CPLC) s’est spécialisée dans la question du prix carbone. Elle réunit 25 pays, dont la France, et quelque 130 entreprises, dont 10% d’entreprises françaises (Total, Veolia, Suez, Schneider Electric, Michelin...). Leur objectif ? Soutenir et encourager la mise en œuvre de la tarification du carbone dans le monde entier.
L’idée de cette coalition a été présentée par la Banque mondiale lors du Sommet sur le climat des Nations Unies à New York en 2014, mais l’initiative a été officiellement lancée durant la COP21, le 30 novembre 2015.
La mise en place d’un prix du carbone permettrait de couvrir l’impact des émissions de gaz à effet de serre (GES) sur l’environnement et d’inciter à s’orienter vers une énergie plus écologique. Aujourd’hui, près de 12% des émissions de carbone mondiales sont couvertes par un mécanisme de tarification – taxe carbone ou marché d’échange de quotas d’émissions de CO2.
La tarification carbone a fait l’objet de nombreux débats lors de la COP21. Et 90 contributions nationales (INDC), publiées par les pays avant la Conférence de Paris sur le climat, prévoient d’utiliser cet outil pour atteindre leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’article 137 de l’Accord de Paris reconnaît quant à lui "combien il importe de fournir des incitations aux activités de réduction des émissions, s’agissant notamment d’outils tels que les politiques nationales et la tarification du carbone".
50% des émissions couvertes par un prix CO2 en 2030
La première assemblée de haut niveau de la CPLC, co-présidée par la présidente de la COP21 Ségolène Royal, s’est tenue le 14 avril 2016 à Washington, en marge des réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI. À cette occasion, la ministre de l’Environnement a fait deux propositions :
- Fixer un prix du carbone significatif dans les pays, entreprises ou territoires pour guider les choix d’investissement des entreprises
- Soutenir des projets opérationnels de tarification du carbone dans les territoires volontaires, notamment grâce à l’expertise de la Banque mondiale.
Le 21 avril, à la veille de la cérémonie de signature de l’Accord de Paris à New York, un objectif ambitieux a également été pris par plusieurs chefs d’État et élus locaux, de concert avec les dirigeants du Groupe de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI) et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Il s’agit de doubler d’ici 2020 la couverture des émissions globales de gaz à effet de serre par des outils de tarification du carbone et de la quadrupler d’ici 2030, pour atteindre 50% des émissions mondiales.
Prix CO2 interne pour les entreprises
Outre la mise en place de prix du carbone nationaux ou régionaux, certaines entreprises ont intégré un prix interne du carbone dans leur stratégie. Selon les récentes estimations du CDP, en 2016, 1 249 entreprises prévoient ou ont déjà mis en place un prix interne sur leurs émissions de carbone à travers le monde. Un chiffre en hausse de 23% sur un an.
En France, l'association des Entreprises pour l'environnement (EpE), avec le think tank I4CE (Institute for Climate Economics), a publié un guide à destination des entreprises pour la mise en place d’un prix interne du carbone.