Publié le 27 janvier 2021
ENVIRONNEMENT
Joe Biden prend une première série de mesures environnementales
Une semaine après son investiture, Joe Biden s'attaque à l'héritage laissé par son prédécesseur avec notamment un moratoire sur les forages pétroliers et gaziers. Le nouveau président américain va également organiser un sommet climatique international le 22 avril prochain. Et il s'engage sur la biodiversité en amont de la COP15 de Kunming (Chine), en soutenant l'objectif de 30 % d'aires protégées.

@CC0
Le nouvel hôte de la Maison-Blanche ne perd pas de temps. Une semaine après son investiture, Joe Biden entend prouver son engagement sur le plan environnemental. Ce 27 janvier, il a pris une série de mesures sur les forages pétroliers et gaziers, la biodiversité et le changement climatique. L'administration du président démocrate a rédigé un texte imposant un moratoire sur l'octroi de nouvelles concessions pour des forages pétroliers et gaziers sur les terres et les eaux appartenant au gouvernement.
Si le moratoire n'aura pas d'impact sur les concessions déjà accordées, il permettra à Joe Biden de tenir une de ses promesses de campagne quant à l'abandon progressif des énergies fossiles et d'une neutralité carbone dans le secteur énergétique d'ici 2035. Certaines associations environnementales, comme l'ONG Oceana, souhaitent toutefois que le Président aille encore plus loin, en transformant le moratoire sur les forages en une interdiction permanente, tandis que le projet présidentiel a provoqué de vives critiques dans l'industrie des énergies fossiles.
Un sommet des leaders climatiques le 22 avril
Les Etats-Unis devraient aussi s'engager à préserver l'intégrité de 30% des terres et des eaux fédérales d'ici 2030, afin d'enrayer la perte de la biodiversité. Cet objectif est notamment porté par la France et le Costa Rica en amont de la COP15 Biodiversité qui doit se tenir à la fin de l'année en Chine. Jusqu'ici, les Etats-Unis ne s'étaient pas prononcés. Joe Biden devrait également donner au changement climatique le statut de "priorité de sécurité nationale" et reconstituer un groupe d'experts en science et technologie chargé de le conseiller.
Il annoncera aussi un sommet sur le climat réunissant des dirigeants internationaux aux Etats-Unis le 22 avril, jour de la Terre. Ce sera l'occasion pour la première puissance mondiale de "s'asseoir à la table des discussions avec les autres" afin de faire avancer la lutte contre le réchauffement climatique, avant que se tienne la grande conférence de l'ONU sur le climat (COP26) au Royaume-Uni en novembre, souligne David Waskow du World Resources Institute. Dans ce cadre, les Etats-Unis doivent rehausser leurs objectifs avec comme horizon potentiel une baisse de 50% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, par rapport aux niveaux de 2005.
Le président démocrate doit par ailleurs présenter au Congrès le mois prochain son plan de 2 000 milliards de dollars pour le climat, censé placer durablement les mesures vertes au cœur de l'économie américaine. Il pourrait cependant faire face aux réticences des élus républicains, même si un accord bipartite reste envisageable. "Il ne faut pas oublier que des Etats comme le Texas et le Wyoming ont aussi un fort potentiel éolien", indique Sherri Goodman, qui a travaillé sur les questions environnementales sous l'administration Obama.
La rédaction avec AFP