Publié le 26 avril 2018
ENVIRONNEMENT
"Il n'y a pas de planète B", lance Emmanuel Macron devant le Congrès américain
Il n’était pas à l’agenda du Président américain, mais Emmanuel Macron a réussi à imposer le sujet du réchauffement lors de sa visite d’État à Washington. Le Président de la République a rappelé devant le Congrès américain qu’il n’y avait pas de planète B et que, tôt ou tard, les États-Unis devraient affronter le problème du changement climatique. De belles paroles qui n’ont encore une fois pas réussi à convaincre Donald Trump de revenir dans l’Accord de Paris.

@Elysée
"Regardons les choses en face : il n'y a pas de planète B", a lancé le Président Emmanuel Macron devant le Congrès américain lors du dernier jour de sa visite d’État à Washington. Je crois en la construction d'un avenir meilleur pour nos enfants, ce qui nécessite de leur offrir une planète encore habitable dans 25 ans. Car qu'est-ce que le sens de notre vie, si nous travaillons et vivons en détruisant la planète, tout en sacrifiant l'avenir de nos enfants ?"
Chaudement ovationné à son arrivée dans l’hémicycle, Emmanuel Macron n’a pas hésité à tacler son homologue américain. "Certains considèrent qu'il est plus important de protéger les industries – et les emplois – que de se préoccuper du réchauffement climatique. J'entends cela, mais il nous faut trouver une transition douce vers une économie faiblement carbonée", a-t-il déclaré mercredi 25 avril.
"En polluant les océans, en ne réduisant pas les émissions de CO2 et en détruisant notre biodiversité, nous sommes en train de tuer notre planète." À cet appel, seul le camp démocrate a répondu par des applaudissements et des "Vive la France". En revanche, les Républicains, du rang desquels est issu l'actuel occupant de la Maison Blanche, a préféré garder le silence.
Un jour, les États-Unis reviendront dans l’Accord de Paris
La veille, le président français avait rappelé, lors d’une conférence de presse conjointe, les "désaccords" qui subsistent entre les deux pays sur le climat, aucun des deux dirigeants n’ayant mentionné l’accord de Paris. "Cela peut arriver, comme dans toutes les familles. Mais c'est, pour moi, un désaccord à court terme. À long terme, nous devrons faire face aux mêmes réalités. Nous sommes des citoyens de la même planète."
Le Président de la République a ainsi indiqué être persuadé "qu’un jour les États-Unis reviendront vers nous et rejoindront l’accord de Paris. Je suis sûr que nous pourrons travailler ensemble pour atteindre ensemble les ambitions du Pacte sur l’environnement". Ce projet de texte, rédigé par 80 juristes de 40 pays, va faire l'objet d'une résolution onusienne dans les prochains jours ouvrant la voie aux négociations entre les différents États. L'objectif est d'aboutir d'ici 2020 à un traité mondial sur l'environnement qui pourra être invoqué devant les tribunaux contrairement à l'Accord de Paris.
Let’s face it: there is not Planet B. pic.twitter.com/vtP2NQYcv9
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 25 avril 2018
Lundi 23 avril, à son arrivée à Washington, Emmanuel Macron avait offert un chêne à Donald Trump, issu du bois Belleau, à côté de Château-Thierry (Aisne), comme symbole de l’amitié forte entre les deux pays. Celui-ci a été planté dans le jardin de la Maison Blanche… à quelques mètres de l’endroit où Donald Trump a annoncé son intention de se retirer de l’Accord de Paris sur le climat il y a presqu’un an.
Concepcion Alvarez, @conce1