Publié le 17 juillet 2017

ENVIRONNEMENT

Emmanuel Macron pense avoir convaincu Donald Trump de réintégrer l’Accord de Paris

A l’issue d’une visite officielle de deux jours en France, Donald Trump pourrait revenir en arrière et réintégrer l’Accord de Paris. C’est du moins ce que pense le Président Français Emmanuel Macron. Outre le poids diplomatique de Paris, le dirigeant américain pourrait aussi céder sous la pression des acteurs économiques de son pays.


Élysée

Il y avait de quoi être surpris par les poignées de mains appuyées et les multiples accolades échangées par le Président Français Emmanuel Macron et son homologue américain Donald Trump, invité lors des festivités du 14 juillet. Mais peut-être est-ce à ce prix que le locataire de l’Élysée a donné un coup de pouce au climat, alors que Washington a annoncé son retrait de l’Accord de Paris le 1er juin dernier.

Cité par le JDD, Emmanuel Macron, qui essaie de prendre le leadership mondial dans la lutte pour le climat, assure que "Donald Trump a compris le sens de ma démarche, notamment le lien qui existe entre réchauffement climatique et terrorisme. Il m'a dit qu'il allait essayer de trouver une solution dans les prochains mois. On a parlé dans le détail de ce qui pourrait lui permettre de revenir dans l'accord de Paris". Une déclaration appuyée par Donald Trump lui-même qui, le jeudi 13 juillet, à l’occasion d’une conférence de presse donnée à l’Élysée, assurait que "quelque chose pourrait se passer sur l'accord de Paris".

La pression du monde économique

Toutefois, le Président français a conscience que ce n’est pas la pression de Paris, ni même celle du G7 ou du G20, qui poussent Washington a - peut-être - faire machine arrière. "Je pense qu'il a vu aussi la mobilisation des villes, des États, du monde des affaires et de son propre entourage pour que les États-Unis restent engagés dans la lutte contre le réchauffement", explique Emmanuel Macron.

En effet, dès le lendemain de l’annonce de Donald Trump de se retirer de l’Accord de Paris, 125 villes, 9 États, 902 entreprises et investisseurs, et 183 universités s’alliaient au sein de l’initiative "We are still in" (Nous sommes toujours dans l’Accord de Paris). Ce groupement représente  "120 millions d’américains et contribue à hauteur de 6 200 milliards de dollars à l’économie américaine", assurent les signataires dans une lettre commune.

Ils y déclarent "leur intention de continuer à s'assurer que les États-Unis demeurent un chef de file mondial dans la réduction des émissions de carbone (...) Ils assurent l'engagement continu des États-Unis pour une action ambitieuse sur le changement climatique, malgré l’absence d’engagement au niveau fédéral. Les signataires procéderont à des réductions d'émissions qui aideront à faire respecter les engagements de l'Amérique dans le cadre de l'Accord de Paris".

La Californie mène la fronde

À cette action collective, s’ajoutent des initiatives individuelles. Le 11 juin, Jerry Brown, gouverneur de Californie, à l’occasion d’une tournée en Chine, a rencontré le président Xi Jinping. Ensemble, ils ont signé un accord afin de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Un défi lancé directement à la diplomatie américaine !

Les entreprises ne sont pas en reste. Deux semaines après la décision de Trump, Apple a décidé de montrer clairement au monde sa manière de penser. Le géant californien a lancé une Green Bond, une obligation verte, de 1 milliard de dollars afin de soutenir le développement des énergies renouvelables. Côté investisseurs, le CalPERS, le plus important fonds de pension public américain avec plus de 300 milliards de dollars d'actifs, a assuré publiquement que les décisions venues de Washington n’auraient qu’un impact limité sur le climat.

Ludovic Dupin, @LudovicDupin


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