Publié le 16 août 2019
ENVIRONNEMENT
[Coup de chaud] Quand le changement climatique enflamme la rue
Longtemps circonscrites aux militants écologistes, les marches pour le climat ont pris une ampleur inédite en France et dans le monde depuis un an. Les populations demandent aujourd’hui des comptes à leurs dirigeants. En 2019, le changement climatique a montré toute sa puissance. Cette semaine Novethic revient sur 5 domaines clés qui sont profondément transformés par les conséquences déjà visibles ou à venir. Aujourd’hui, la mobilisation de la société.

@Marina Fabre
"On est plus chauds, plus chauds que le climat !". Le slogan a fait le tour des manifestations climat depuis un an. Et de fait, partout dans le monde, la rue chauffe, au gré des manifestations climat qui se multiplient. Le 8 septembre 2018, date de la journée d’action mondiale sur le climat, a lancé le mouvement. En France, la démission de Nicolas Hulot quelques jours auparavant avait fait figure d'électrochoc. Ce jour-là, plus de 130 000 personnes ont défilé pacifiquement pour le climat dans les rues du pays. Au-delà, on comptait 1,8 million de participants dans plus de 2 000 villes du monde.
Depuis ce sursaut citoyen n'est pas retombé. La mobilisation est particulièrement forte chez les jeunes. Emmenés par la jeune suédoise Greta Thunberg, ils ont suivi en masse son initiative de grève pour le climat. Chaque vendredi, ils ont été de plus en plus nombreux à protester contre l’inaction climatique des gouvernements. Le point d'orgue fut le 15 mars 2019 avec 2 000 rassemblements dans 125 pays. Le lendemain, en France, la "marche du siècle" devenait historique en rassemblant 350 000 personnes dans 225 villes de l'Hexagone.
La pression monte, les actions se musclent
Le climat est aussi devenu un sujet majeur dans l’espace virtuel. C’est grâce aux réseaux sociaux que Greta Thunberg s’est fait connaitre avant d’intervenir à la COP24 de Katowice ou lors du Forum économique mondial de Davos... C’est aussi par ce biais que la pétition de l’Affaire du siècle est devenue la plus signée de l’histoire en France. Plus de 2 millions de personnes ont ainsi répondu à l’appel pour une "justice climatique", matérialisé par une plainte contre l’État français pour inaction face au changement climatique. En retour, c'est aussi sur la toile que l'on peut aussi observer une mobilisation virulente et grandissante contre une supposée "dictature verte" en cours.
De part et d'autre, les mouvements se radicalisent. En Angleterre, c’est le mouvement Extinction Rebellion (XR) qui a fait monter la pression. En utilisant des méthodes de désobéissance civile musclées et percutantes, XR a marqué le ton. Ses militants n’hésitent pas à se faire arrêter par la police pour défendre leurs convictions. Une radicalité qui semble trouver son public. Et qui peut s'enorgueillir d'avoir déjà un succès à son actif : après le blocage de lieux emblématiques de Londres et 500 arrestations, le Parlement britannique a déclaré l'urgence climatique. Et le mouvement a débarqué en France où il compte plus de 6 000 membres.
La rentrée s’annonce donc tout aussi chaude. Alors qu’à l’ONU, un sommet exceptionnel des chefs d’État est organisé sur le climat le 23 septembre, dans le cadre d’une semaine internationale sur le climat, un nouveau temps de mobilisation populaire, avec grèves et manifestations, est prévu les 20 et 21 septembre. En France, les 56 organisations et associations appellent à faire "montrer d’un cran" un mouvement devenu "populaire et inédit".
Béatrice Héraud @beatriceheraud