Publié le 28 septembre 2016
ENVIRONNEMENT
Climat : plus de 5 000 entreprises dans le monde font un reporting carbone
À deux mois de la COP22, où en est-on du reporting carbone par les entreprises ? C’est la question à laquelle s’est attaqué le cabinet de conseil Carbone 4, dans une étude publié jeudi 22 septembre. Selon cette dernière, 15 pays membres du G20 disposent d’une réglementation carbone et, quinze après le lancement du CDP (ex-Carbon Disclosure Project), plus de 5 000 entreprises à travers le monde reportent au questionnaire. Mais il reste encore du chemin à parcourir pour répondre au défi de la transition bas-carbone et de l’objectif 2°C.

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Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à réaliser un reporting sur leurs émissions carbone, selon le cabinet Carbone 4. Ce sont ainsi 5 759 entreprises qui reportent sur le carbone à travers le monde, quinze ans après le lancement du questionnaire CDP, qui a initié la dynamique auprès des entreprises cotées (1). Elles n’étaient que 253 en 2003. Soit un taux de réponse en hausse de 15% en moyenne entre 2010 et 2015. Surtout, l’analyse du nombre d’entreprises répondant, par rapport au nombre d’entreprises sollicitées au reporting CDP, montre un fort engagement des entreprises cotées états-uniennes (70%), canadiennes (61%), brésiliennes (63%) et sud-africaines (79%). En France, malgré l’existence de la réglementation carbone issue de la loi Grenelle II, ce taux n’est que de 39%.
15 pays du G20 ont une règlementation carbone
Parmi les 20 pays membres du G20, 15 ont mis en place une règlementation carbone sur les entreprises. Seuls l’Inde, la Russie, l’Arabie saoudite, l’Indonésie et le Chili n’en ont pas instauré. Hors G20, la Nouvelle-Zélande a également instauré une réglementation. La majorité des mécanismes ont été créés entre 2010 et 2015 : que ce soit le Grenelle II en France, le Companies Act Regulation au Royaume-Uni en 2013 ou encore le National Developement and Reform Commission Regulation en Chine en 2014.
La France, bonne élève
La plupart des pays se limitent cependant à demander les émissions directes de gaz à effet de serre (scope 1), et ne font qu’"encourager" les entreprises à reporter leurs émissions indirectes (scope 3 amont et aval). C’est le cas au Japon, au Royaume-Uni et en Australie. La France, elle, fait figure de bon élève. Avec le décret d’application de l’article 173-IV de la loi de transition énergétique, elle est le premier pays à rendre obligatoire le reporting des émissions indirectes de Scope 3. "La publication de ce décret constitue donc bien une avancée majeure dans la réglementation carbone et le meilleur chemin vers une transition pour répondre à l’objectif des 2°C adopté par l’ensemble des États lors de la COP21", estime Carbone 4.
Pour aller plus loin, le cabinet de conseil spécialisé sur la transition énergétique et l’adaptation au changement climatique émet quelques recommandations : la mise en place d’une règlementation carbone dans les pays à fort rythme de développement et, en parallèle du reporting carbone, d’un plan d’action de réduction des émissions compatible avec les 2°C.