Publié le 19 décembre 2014
ENVIRONNEMENT
Climat : 95% d’émissions de CO2 en moins d’ici 2050, la ville de Francfort y croit
Penser global, agir local, tel est le crédo d’un grand nombre de communes allemandes en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Francfort-sur-le-Main, capitale financière et économique de l’Allemagne, se montre ambitieuse sur le sujet: elle souhaite réduire de 95% ses émissions de CO2 à l’horizon 2050 (avec 1990 comme année de référence). Un défi, lorsque l’on sait que la ville et la région abritent plus de 400000 entreprises. L'ambition des autorités? Rassembler la préservation de l'environnement et la croissance économique.

© Le centre des affaires de Francfort de nuit.
"Pour les communes, la lutte contre le réchauffement climatique, ce n’est pas opposer l’environnement à la croissance économique. Au contraire, elle génère deux grands bénéfices: l’amélioration de la qualité de vie des citoyens et l’apport d’une plus-value économique régionale", assure Andrea Graf, directrice du plan climat pour la région de Francfort.
Et d’appuyer son argumentaire avec deux exemples: "Promouvoir une mobilité durable par exemple, c’est réduire les émissions de CO2 issues des transports tout en améliorant la qualité de l’air. Et promouvoir les énergies renouvelables, c’est réduire les émissions issues du parc immobilier tout en réduisant la dépendance énergétique de la région du gaz russe ou du pétrole arabe. La production d’énergie est locale, les emplois et les bénéfices restent dans la région. "
Une énergie à 100% renouvelable d’ici 2050
Au 1er janvier 2013, la ville de Francfort-sur-le-Main et 75 communes de son agglomération ont donc lancé leur feuille de route climatique que dirige et coordonne l’équipe du service municipal à l’énergie autour d’Andrea Graf. Son objectif: réduire les émissions de CO2 de 95% d’ici à 2050 grâce à une production d’énergie issue à 100% des renouvelables.
A quoi s’ajoute un programme d’efficacité énergétique centré autour de quatre champs d’action: la consommation des ménages, du secteur industriel, du parc immobilier et des transports. Palette de mesures à destination des citoyens et entreprises Francfort n’est pas novice en matière de lutte contre le réchauffement climatique. De fait, le plan climat régional né il y a bientôt deux ans regroupe toutes les initiatives que la métropole financière a mis sur pied depuis une dizaine d’années déjà.
Dans le bâtiment, d’abord: depuis 2007, tous les bâtiments publics, logements sociaux, écoles, casernes de pompier, etc. doivent être construits en mode passif. Pour les entreprises, le service municipal à l’énergie conduit le programme "Ökoprofit". Il s’agit de conseiller les entreprises pendant un an et gratuitement, dans la mise en place d’une gestion environnementale et climatique au sein de leurs établissements. "Tous les outils du management environnemental sont présentés et décryptés autour de huit ateliers de travail", explique Andrea Graf.
Y participent des groupes aussi divers que la Deutsche Börse, l’opérateur de la bourse de Francfort, l’entreprise de logistique TNT, l’opéra de Francfort ou encore le cabinet d’audit Ernst & Young.
Une baisse des émissions de 15% pour une croissance économique en hausse de 50%
Toutes ces mesures portent d’ores et déjà leurs fruits: les émissions de CO2 par tête d’habitant ont baissé de 15% (par rapport à 1990, année de référence), pour une croissance économique de 50% et une augmentation de la surface de bureaux de... 80% (plus de 10 millions de m2 en 2010).
Il s’agit maintenant pour Francfort de se montrer plus ambitieuse encore dans ses objectifs climatiques à atteindre et d’y intégrer les communes de la région.