Publié le 12 février 2019
ENVIRONNEMENT
Après la faillite de PG&E, RTE assure prendre le risque climatique au sérieux
L’immense incendie "Camp Fire" en Californie, dû à la sécheresse et au mauvais entretien du réseau électrique, a amené l’électricien PGE à la faillite. La première de l’Histoire pour cause climatique. En France, c’est RTE, le Réseau de transport électrique, qui gère les lignes électriques. Ce danger d’incendie est pris en compte depuis longtemps, assure l’entreprise.

@RTE
La faillite de l’américain PG&E est un choc dans l’industrie électrique. Une étincelle due à une ligne haute tension traversant la forêt a suffi à provoquer la chute du grand électricien californien. L’incendie résultant a tué 86 personnes et détruit 14 000 maisons. L’entreprise devrait payer des dédommagements estimés à 30 milliards de dollars. À l’origine du problème, un mauvais entretien de la végétation autour des infrastructures, alors que celle-ci était soumise à une sécheresse historique.
En France, toutes les lignes électriques de transport sont sous le contrôle de RTE. Ce régulateur gère plus de 100 000 kilomètres de câbles très majoritairement aériens, 1 241 transformateurs, 2 744 postes électriques. RTE assure que ce risque incendie est un enjeu clé pour l’entreprise. "On fait tout pour éviter de nous retrouver dans la même situation que nos collègues californiens", explique Olivier Grabette, directeur général adjoint de RTE.
À l’occasion de la présentation du bilan électrique français en 2018, celui-ci rappelle que 40 millions d’euros sont consacrés chaque année à la gestion de la végétation. Par ailleurs, l’entreprise a développé des outils de modélisation de la pousse des végétaux autour des ouvrages. Outil auquel est adjointe l’utilisation de drones pour la surveillance aérienne.
Rendre ouvrages et végétation compatibles
"Nous ne procédons certainement pas à des coupes à blanc", explique Olivier Grabette qui rappelle travailler à la biodiversité autour de ces sites avec des partenaires (ONG et organismes de recherche). "Nos drones permettent de surveiller la compatibilité de nos ouvrages avec la pousse de la végétation", ajoute-t-il.
La principale solution reste cependant d’enterrer les lignes haute tension. Mais cela est coûteux. En 2018, RTE a déjà investi 1,4 milliard d’euros dans ses infrastructures. Cela a permis, entre autres, d’enfouir 309 kilomètres de lignes aériennes existantes et de construire 205 kilomètres de nouvelles lignes souterraines. Une dynamique en progression mais qui reste limitée au regard de la taille du réseau.
L’été dernier, en pleine canicule, RTE a déjà dû faire face à un grave incendie. Celui-ci s’est passé bien loin de la nature. Il a eu lieu sur le grand poste électrique d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). L’origine de cet incendie extrêmement difficile n’est pas encore claire. Il avait alors plongé 55 000 foyers dans le noir parfois pendant plusieurs jours et avait paralysé la gare Montparnasse en pleine période estivale. Heureusement, cela n’a provoqué aucune victime.
Ludovic Dupin, @LudovicDupin