Publié le 04 décembre 2020
ENVIRONNEMENT
Accord de Paris : le Royaume-Uni s’engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 68 % d’ici 2030
En amont du sommet du 12 décembre, qui marquera le cinquième anniversaire de l'Accord de Paris, le Royaume-Uni vient d'annoncer un nouvel objectif climatique à l'horizon 2030. Le pays veut lancer la mobilisation et montrer l'exemple alors qu'il présidera la COP26 de novembre 2021 et que les États signataires doivent relever leur ambition d'ici la fin de l'année.

@Gouvernement britannique
Le Royaume-Uni, qui présidera la COP26 de novembre 2021, entend bien démontrer son leadership climatique. En amont du sommet du 12 décembre, qui marquera les cinq ans de l’Accord de Paris, Boris Johnson a pris de nouveaux engagements. Le premier ministre britannique a annoncé qu’il allait réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays de 68 % d’ici 2030, par rapport à 1990, contre 53 % en 2015. Le Royaume-Uni figure ainsi parmi les plus ambitieux au sein des pays développés.
"Nous avons prouvé que nous pouvons réduire nos émissions tout en créant des centaines de milliers d’emplois. Aujourd'hui, nous prenons les devants avec un nouvel objectif de réduction de nos émissions à l’horizon 2030, plus ambitieux que dans n'importe quelle autre économie majeure. Mais il s’agit d’un effort mondial, c’est pourquoi le Royaume-Uni exhorte les dirigeants mondiaux à relever leurs ambitions dans le cadre du sommet du 12 décembre" a précisé Boris Johnson.
Interdiction des ventes de voitures thermiques en 2030
Pour atteindre ces nouveaux objectifs, l’exécutif britannique compte sur un plan vert, présenté mi-novembre. L’une des dix mesures phares est l’interdiction de la vente de véhicules neufs à essence ou diesel dès 2030, avec cinq d’avance par rapport à ce qui était initialement prévu, et des hybrides en 2035. Il prévoit également de développer l’éolien offshore, le nucléaire, l’hydrogène, les pompes à chaleur ou encore de planter 30 000 hectares d’arbres par an. Au total, plus de 13 milliards d’euros vont être mobilisés par le gouvernement.
Certaines ONG et experts appelaient à une réduction plus importante, allant de 72 à 75 %, tout en étant économiquement réalisable. "Bien qu’il y ait de la place pour plus d’ambition, le nouvel objectif du Royaume-Uni pousse le reste du monde à relever le défi climatique avant le sommet sur l’ambition climatique du 12 décembre, réagit toutefois Nick Mabey, le PDG d'E3G, un think tank sur le changement climatique. Tous les pays engagés dans l’Accord de Paris ont jusqu’à la fin de l’année pour présenter une nouvelle contribution climatique (NDC).
La semaine prochaine, dans le cadre du Conseil européen des 10 et 11 décembre, les États membres doivent adopter un objectif de réduction de 55 % à 2030. "Ne pas réussir là où le Royaume-Uni a réussi serait extrêmement embarrassant au niveau international et un recul significatif par rapport aux aspirations de l’UE pour son Green Deal" ajoute Nick Mabey. Si l'annonce britannique a globalement été saluée, certains pointent l'ambiguïté du gouvernement qui a baissé le montant de son aide au développement la semaine dernière.
Concepcion Alvarez @conce1