Publié le 27 septembre 2017
ENVIRONNEMENT
Accord de Paris : Donald Trump de plus en plus isolé après la signature du Nicaragua
Avec la signature de l'Accord de Paris par l’un des derniers pays réfractaires, le Nicaragua, Donald Trump se retrouve bien isolé sur la question du climat. Les États-Unis sont, avec la Syrie, les seuls à ne pas reconnaître ce traité. Le Président américain est de plus lâché par un nombre important d’États et de villes qui entendent poursuivre la lutte contre le changement climatique. Avec ou sans lui.

Les États-Unis entendent toujours se retirer de l'accord de Paris, à moins que des conditions plus favorables ne leur soient proposées.
La multiplication des catastrophes naturelles ces dernières semaines aura permis de faire évoluer la position nicaraguayenne. Jusqu’à présent, le président du petit État d’Amérique centrale, Daniel Ortega, avait décidé de ne pas soutenir l’Accord de Paris, estimant que le texte n’allait pas assez loin dans la lutte contre le changement climatique. Le pays s'apprête finalement à signer l'accord.
Une fois que cette signature sera enregistrée dans l’enceinte de l’ONU, seuls deux pays ne reconnaîtront pas l’Accord de Paris : la Syrie, en proie à une guerre civile depuis 2011, et les États-Unis de Donald Trump, qui veulent s’en dégager, après avoir ratifié le texte sous l’ère Obama. "La réputation de paria climatique de l’administration Trump n’en sort que plus renforcée", réagit David Waskow, directeur du World Resources Institute (WRI).
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Des rumeurs sur un possible revirement démenties
Les États-Unis subissent pourtant eux aussi de plein fouet les conséquences des catastrophes naturelles. Et alors que le monde entier y voit un avertissement de ce qui nous attend si rien n’est fait pour lutter efficacement contre le changement climatique, Donald Trump campe sur ses positions. "Nous avons eu des tempêtes plus fortes que ça", a-t-il assuré devant une poignée de journalistes, niant le lien avec le changement climatique.
Pour l’instant, les États-Unis maintiennent leur retrait de l’Accord de Paris. Après des rumeurs contradictoires sur un possible revirement parues dans la presse américaine, la Maison Blanche a tranché. "Le Président a été clair, les États-Unis se retirent de l’accord sauf si nous obtenons des conditions pro-américaines." Selon Donald Trump, l’accord serait plus favorable à des pays comme la Chine, en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Pour le Président de la République Emmanuel Macron, la renégociation de l’accord n’est pas à l’ordre du jour. "Le détricoter serait détruire un pacte qui n’est pas seulement entre les États mais aussi entre les générations", a-t-il déclaré lors de l’Assemblée générale des Nations Unies. "Je respecte profondément la décision des États-Unis et la porte leur sera toujours ouverte. Mais, nous ne reculerons pas", a-t-il assuré.
14 États engagés
Si Washington n'entend pas respecter son engagement, il prévoit tout de même d’envoyer une délégation lors de la COP23, qui se tiendra en novembre à Bonn (Allemagne). La Maison Blanche serait même en train de plancher sur une stratégie climat, selon des informations révélées par Politico. Une réunion en ce sens s’est tenue le 20 septembre avec des représentants de l’EPA (l’Agence de protection de l’environnement) et du département de l’énergie. L’objectif est d’adopter une vision commune sur le changement climatique et la stratégie environnementale du gouvernement afin notamment de répondre aux critiques de plus en plus pressantes de l’opinion américaine.
Face à ces tergiversations, 14 États américains ainsi que Puerto Rico, représentant 36 % de la population, ont choisi d’agir. Dans un rapport publié le 20 septembre, ils affirment être sur la bonne trajectoire pour atteindre, voire dépasser, leur part de l’engagement américain annoncé à l’occasion de la COP 21. Les États-Unis s’étaient engagés à réduire leurs émissions de 26 à 28 % d’ici 2025, par rapport à 2005.
Le maire de Chicago va, quant à lui, organiser un sommet des villes engagées pour le climat les 4 et 5 décembre prochains afin de dresser un état des lieux des progrès déjà enregistrés et mettre en lumière les solutions les plus innovantes et efficaces. La maire de Paris Anne Hidalgo y est attendue.
Concepcion Alvarez @conce1