Publié le 10 février 2020
ENVIRONNEMENT
La semaine écolo d'Emmanuel Macron pour tenter de convaincre sur son engagement vert
Un mois avant les municipales, il s’agit de faire face à la vague verte annoncée. Dans ses vœux aux Français, Emmanuel Macron s’était engagé à faire de l’année 2020 celle d’un "nouveau modèle écologique". Cela doit se concrétiser cette semaine avec un quatrième Conseil de défense écologique et un déplacement sur la Mer de Glace en Haute-Savoie pour constater les impacts du changement climatique.

@Élysée
Après une semaine polémique sur les retraites, le congé en cas d’enfant décédé, les violences policières ou les dissidences dans son parti, Emmanuel Macron va essayer de prendre la hauteur en partant à la montagne pour parler environnement. Une grande partie de son agenda va être consacrée au nouveau Conseil de défense écologique et à un déplacement à Chamonix et à Saint-Gervais-les-Bains, en Haute-Savoie.
Des budgets carbone pour chaque ministère
Mercredi 12 février, le chef de l’État présidera son quatrième Conseil de défense écologique, instance née du Grand débat national après la crise des Gilets jaunes. Après avoir abandonné le projet Montagne d'or en Guyane ou EuropaCity en Île-de-France, le gouvernement consacrera cette nouvelle édition au renforcement des aires protégées. Cela s'inscrit en prévision du Congrès mondial pour la nature se tiendra à Marseille en juin et de la COP15 sur la biodiversité aura lieu en Chine en fin d’année.
Le développement de "services publics écoresponsables" sera également à l'ordre du jour. En début d’année, le premier ministre Édouard Philippe avait annoncé la mise en place de feuilles de route climat pour chaque ministre avec des orientations et des budgets carbone dédiés. Puis il sera question de l’adaptation du pays au changement climatique (lutte contre l'érosion des côtes, gestion des canicules, prévention des inondations), alors que la France subit tempêtes, inondations et sécheresse.
Lettre ouverte d'un gilet blanc
Le soir, Emmanuel Macron dînera avec des scientifiques experts du climat et de la biodiversité au refuge du Montenvers à Chamonix, situé à plus de 1900 mètres d'altitude. Le lendemain, jeudi 13 février, il se rendra sur la Mer de Glace, au pied du Mont-Blanc, pour constater l’impact du dérèglement climatique et annoncer des mesures de protection. En l’espace de seulement 30 ans, le glacier a perdu 129 mètres de hauteur. Il rencontrera ensuite des élus et des acteurs de l'accès au Mont-Blanc, un massif qui souffre de surfréquentation et d'incivilités croissantes.
En septembre, le maire de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex, avait marqué les esprits en envoyant une "lettre ouverte d'un gilet blanc" à Emmanuel Macron pour lui demander de prendre sans attendre des mesures pour protéger le plus haut sommet d'Europe. "Monsieur le Président, s'occuper des forêts en Amazonie, c'est très bien. Ignorer ce qui se passe sur le Mont-Blanc et laisser perdurer l'irrespect, ce n'est pas tolérable", lui écrivait-il.
Enfin, Emmanuel Macron prononcera un discours pour lancer l'Office français de la biodiversité (OFB), né le 1er janvier de la fusion de l'Agence française de la biodiversité et de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage.
Un One planet summit sur la biodiversité
Lors de ses vœux, Emmanuel Macron s’était engagé à faire de l’année 2020 celle d’un "nouveau modèle écologique". Parmi les grandes échéances de l'année, il y a la Convention citoyenne sur le climat qui doit aboutir en avril sur des mesures concrètes dont certaines pourraient faire l’objet d’un référendum. L’organisation du Congrès mondial sur la nature à Marseille en juin est également un événement clé. Un One planet summit devrait ainsi se tenir pendant le congrès en présence du Président, de chefs d’État et de gouvernement, de représentants d’entreprises, de collectivités locales et d’ONG.
Invité ce week-end lors du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI, Yannick Jadot a fustigé la politique du gouvernement en matière d'écologie. "On a un Président de la République qui au bout de trois ans a reculé sur le climat, sur la transition énergétique et les pesticides. Ce qu'on est en train de nous raconter c'est que pendant cinq ans avec une telle urgence, ce gouvernement ne va rien faire, voire reculer. C'est dramatique".
"Emmanuel Macron n'est absolument pas en retard sur le dossier de l'écologie", a soutenu Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État à la Transition écologique et solidaire, sur Sud Radio lundi 10 février. "Nous ne reculons pas sur l'environnement et le changement climatique ! Nous sommes en train de travailler sur les émissions des voitures, les rénovations de bâtiments. Nous sommes au travail", affirme-t-elle. Ne reste plus qu'à convaincre les Français.
Concepcion Alvarez, @conce1