Elles étaient 29 il y a un an. Elles sont désormais deux fois plus, selon le nouveau classement du CDP (1). 58 entreprises mondiales parmi lesquelles des géants comme Apple ou Microsoft, ou encore les françaises Société générale et Sodexo, prennent en compte leurs émissions de CO2 sur l'ensemble de leur supply chain et couvrent ainsi le trop souvent délaissé Scope 3, qui correspond aux émissions indirectes.  

"Les grandes entreprises ont compris depuis longtemps l'importance de gérer leurs émissions de Scope 1 (directes) et 2 (consommations énergétiques) mais les émissions de Scope 3 dispersées dans les chaînes de valeur sont tout aussi vitales", explique Dexter Galvin, directeur global entreprises et chaînes d'approvisionnement au sein du CDP. Les émissions de Scope 3 sont quatre fois plus élevées que les émissions directes des activités des entreprises.  

14 milliards de dollars économisés  

Selon le CDP, intervenir sur l'ensemble de sa chaîne de valeur a des vertus autres qu'environnementales. Si 551 millions de tonnes de CO2 - soit l'équivalent des émissions d'un pays comme le Brésil - ont ainsi été évitées en 2017, ce sont également 14 milliards de dollars qui ont été économisés.  

Ce travail porte également ses fruits en matière de sensibilisation. Selon le rapport qui reprend des données de Carbon Trust, plus de 75 % des fournisseurs ayant répondu au CDP ont identifié des risques liés au changement climatique pouvant affecter leurs activités. Et plus de la moitié ont intégré le changement climatique dans leur stratégie commerciale. Cependant, pour l'instant, seuls 23 % collaborent à leur tour avec leurs propres fournisseurs pour réduire les émissions.  

La Chine reflète le chemin encore long à parcourir. Si 89 % des entreprises chinoises (le pourcentage le plus élevé) identifient les risques liés aux changements climatiques, elles ne sont que 15 % parmi celles reportant au CDP à travailler sur la question avec leurs fournisseurs. 

Concepcion Alvarez @conce1