Publié le 23 septembre 2019
ENVIRONNEMENT
2015-2019 devraient être les cinq années les plus chaudes jamais enregistrées
Cet été caniculaire, où des records de températures ont été atteints partout dans le monde, annonçait une grave tendance. Selon l'Organisation météorologie mondiale la période 2015-2019 devrait être la plus chaude jamais enregistrée avec une augmentation de 1,1 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Les émissions de CO2, elles, ont augmenté continuellement et ce n'est pas un hasard.

CCO
Ce n’est pas une surprise, mais cette annonce vient renforcer le sentiment d’urgence climatique. Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM) la période 2015-2019 "est bien partie pour être la plus chaude jamais enregistrée". Selon ce rapport, publié à la veille du Sommet Action Climat organisé par l’ONU, la température mondiale moyenne a augmenté de 1,1 °C pendant cette période par rapport à l’époque préindustrielle.
Tell-tale signs and impacts of #climatechange – incl sea level rise, ice loss and extreme weather – rose during 2015-2019, the warmest 5-year period on record. Greenhouse gas levels are at record levels, locking in the warming trend for generations to come. #ClimateAction pic.twitter.com/Fgzwqqe1Y0
— WMO | OMM (@WMO) September 23, 2019
Cette année par exemple, à travers le globe, plusieurs records de température ont été atteints. En Alaska, en juillet, le thermomètre affichait 32,2 °C, explosant les précédents records de chaleur. En Inde, en juin, dans la ville de Churu au Rajastan le thermomètre a grimpé jusqu’à 50,8 °C, faisant de la ville l’endroit le plus chaud de la planète. En Norvège, en août, les météorologues ont indiqué un record à Finnmark, haut lieu de l’élevage de rennes, avec 31,2 °C. En France, la barre des 45 °C a été franchi pour la première fois dans le pays le 28 juin avec 45,9 °C à Gallargue-le-Montueux, à l’ouest du Gard.
Une augmentation des émissions de gaz à effet de serre
Parallèlement, sur la même période, l’OMM note que les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) et des autres principaux gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont continuellement augmenté de 2015 à 2019. "Les premières données pour 2019 issues d’un sous-ensemble de sites d’observation des gaz à effet de serre indiquent que les concentrations mondiales de CO2 pourraient atteindre, voire dépasser 410 parties par million (ppm) d’ici à la fin de 2019", notent les chercheurs.
"Pour ne pas dépasser 2°C de réchauffement climatique par rapport aux niveaux préindustriels, il faudra tripler le niveau d’ambition, et pour se limiter à 1,5 °C, il faudra le quintupler", a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.
Des prévisions à +7°C d'ici 2100
D’autant que le réchauffement climatique pourrait même être pire que prévu. Dans une étude du CNRS, du CEA et de Météo France publiée le 17 septembre, les exercices de modélisations climatiques simulés indiquent un réchauffement plus important à l’horizon 2100 que les versions précédentes établies en 2021. Selon le pire scénario, le réchauffement pourrait atteindre + 7 °C d’ici la fin du siècle, contre + 4,8 °C prévu auparavant.
"Nous devons impérativement réduire les émissions de gaz à effet de serre, en particulier celles générées par la production d’énergie, l’industrie et les transports. C’est absolument essentiel si nous voulons atténuer les changements climatiques et atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris", a rappelé Petteri Taalas.
Marina Fabre, @fabre_marina