Publié le 30 août 2019
ENVIRONNEMENT
101 entreprises françaises s'engagent à investir 73 milliards d'euros pour le climat
101 entreprises françaises se sont engagées lors de la rencontre des entrepreneurs de France du Medef à investir au total 73 milliards d'euros dans les énergies renouvelables, les technologies bas carbone et les pratiques agricoles durables pour la période allant de 2020 à 2023. Une initiative qui enrichit celle prise il y a deux ans lors du One Planet Summit et regroupe aujourd’hui 101 entreprises française.

@Medef
101 entreprises représentant plus de 1 650 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 6 millions d'emplois dans le monde ont réaffirmé jeudi 29 août "la nécessité de changer collectivement de cap en accélérant l'innovation et la recherche-développement à travers leurs investissements dans des solutions bas carbone, afin d'engager une baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre de la planète". Ces engagements pour le climat ont été pris en marge de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), le nouveau format de l'université d'été de l'organisation patronale.
Des investissements plus importants que prévus depuis deux ans
En décembre 2017, 91 entreprises avaient déjà pris des objectifs de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre en signant le French Business Climate Pledge (engagement des entreprises françaises pour le climat). Ils ont été dépassés en deux ans, d'après le Medef. Leurs investissements verts ont ainsi atteint 68 milliards d'euros en 2017 et 2018, alors que l'objectif initial était d'atteindre 60 milliards sur la période courant jusqu'en 2020. Cette année, l’initiative a été ralliée par 22 nouvelles entreprises, dont Capgemini, Casino, Europcar, Safran et Vivendi, mais 14 autres qui avaient signé des engagements en 2017 n'ont pas souhaité les renouveler cette année, dont Elior, Essilor ou encore la SNCF, selon un communiqué du Medef.
Huit nouveaux milliards dans le déploiement et la R&D des énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, le déploiement d’autres technologies bas carbone, et des pratiques agricoles durables. A cela s’ajoutent des investissements à hauteur de 10 milliards d’euros dans le nucléaire en développement et des investissements à hauteur de 18 milliards d’euros dans le gaz naturel comme énergie de transition, prévus sur la même période.
Des opportunités business
Pour Sophie Le Pennec, directrice RSE de Thales, l’entreprise "n’a pas attendu l’initiative pour investir, que ce soit dans la réduction de son empreinte carbone, l’éco-conception de produits ou la création d’outils destinés à améliorer l’empreinte de leurs clients industriels". Mais ces dernière années, l’entreprise s’est rendu compte « du cercle vertueux de la démarche, notamment en termes d’opportunités business ».
La directrice générale d'Engie Isabelle Kocher, après avoir insisté sur le redressement opéré par son groupe grâce au tournant pris vers les énergies bas carbone, a constaté que la planète n'était "pas du tout" sur une trajectoire de limitation à deux degrés du réchauffement climatique à la fin du siècle. Mais "il n'y a pas la place pour une augmentation de prix de l'énergie aujourd'hui", notamment pour des raisons de pouvoir d'achat comme l'a montré en France la crise des "gilets jaunes", a-t-elle regretté.
"Le marché a longtemps ignoré les atteintes à l'environnement", a reconnu la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne. Mais dorénavant, "opposer transition écologique et efficacité économique serait stérile et contre-productif".
Béatrice Héraud avec AFP