Publié le 21 août 2019
ENVIRONNEMENT
Des incendies ravagent la forêt amazonienne, poumon de la Terre
C'est une véritable catastrophe. La forêt amazonienne, considérée comme le poumon vert de la Terre, part en fumée. Depuis le début de l'année 2019, les incendies ont augmenté de 83 % dans le secteur ravageant des milliers d'hectares. En cause : la sécheresse et les feux provoqués pour transformer des aires forestières en zones de culture. La ville de Sao Paulo a même été plongée dans le noir en pleine journée, recouverte de fumées d'incendies en cours à des milliers de kilomètres.

Greenpeace / Daniel Beltra / 2010
Ce sont des images impressionnantes. La forêt amazonienne est en proie à des incendies depuis le mois de juillet. Dans l’État de Rondonia, à la frontière bolivienne, plus de 1 000 hectares d’une réserve naturelle sont partis en fumée. D’après Euronews, face à la multiplication des feux, l’État d’Amazonas a déclaré l’état d’urgence.
Selon l’Institut national de recherche spatiale, les feux de forêt au Brésil ont augmenté de 83 % depuis le début de l’année 2019. Entre janvier et août, 72 843 départs de feu ont été enregistrés dans le pays, contre 39 759 sur la totalité de l’année 2018. Or ces incendies sont une conséquence directe de la déforestation.
Les incendies provoqués par la déforestation
Les feux sont provoqués par les défrichements par brûlis utilisés pour transformer des aires forestières en zones de culture et d’élevage ou pour nettoyer des zones déjà déforestées, généralement pendant la saison sèche qui s’achève dans deux mois. Cette pratique est normalement illégale mais elle reste couramment pratiquée. Au total, la déforestation en juillet a été quasiment quatre fois supérieure au même mois de 2018.
L’État le plus touché est le Mato Grosso (centre-ouest), avec 13 682 départs de feu, soit une hausse de 87 % par rapport à toute l’année 2018. Et les conséquences se font sentir jusqu’à Sao Paulo, une des villes les plus peuplées au monde. En pleine journée, lundi 19 août, les habitants ont littéralement été plongés dans le noir. "Juste une petite alerte au monde : le ciel vient de se noircir à Sao Paulo et d’après les météorologistes, la fumée provient de feux de forêt en cours à des milliers de kilomètres", prévient une journaliste sur Twitter. "Imaginez à quel point cela doit brûler pour produire autant de fumée ! SOS", écrit-elle.
Just a little alert to the world: the sky randomly turned dark today in São Paulo, and meteorologists believe it’s smoke from the fires burning *thousands* of kilometers away, in Rondônia or Paraguay. Imagine how much has to be burning to create that much smoke(!). SOS pic.twitter.com/P1DrCzQO6x
— Shannon Sims (@shannongsims) August 20, 2019
Jair Bolsonaro s'en prend à la presse étrangère
Sur les réseaux justement, la mobilisation a pris. Plus de 150 000 références ont été enregistrées avec le mot clé #PrayForAmazonia, une des tendances les plus populaires en ce moment sur Twitter France. Mais la situation ne semble pas affecter Jair Bolsonaro qui refuse de croire aux chiffres de la déforestation de l’INPE. "Je suis convaincu que les données sont un mensonge", a-t-il déclaré au Guardian.
Mais surtout, le président brésilien s’est plaint de son image dans la presse étrangère et des accusations dont il fait l’objet. "Nous préservons plus de forêt tropicale que quiconque. Aucun pays au monde n’a le droit moral de parler de l’Amazonie. Vous avez détruit vos propres écosystèmes", a-t-il souligné.
Jair Bolsonaro, investi en janvier 2019, a été élu avec le soutien des lobbys de l’agrobusiness. Il ne s’est jamais caché sur sa volonté de faire de l’Amazonie un eldorado pour les investisseurs agricoles et miniers, au détriment des peuples autochtones et de l’environnement. "Depuis l’élection de Jair Bolsonaro, nous vivons les prémices d’une apocalypse", écrivaient 13 représentants de peuples autochtones le 10 avril dernier dans une tribune.
Marina Fabre, @fabre_marina avec AFP