Publié le 17 janvier 2021
ENVIRONNEMENT
Pour éviter de les abattre, la Namibie met en vente 170 éléphants
Les populations d’éléphants en Afrique se sont considérablement réduites ces dernières décennies et l’espèce est en danger. Pourtant en Namibie, il y a tout de même des "conflits" entre les populations humaines et les pachydermes. Afin d’éviter des abattages, le gouvernement a pris une décision inhabituelle. Il a publié une annonce pour vendre 170 animaux à des clients nationaux ou internationaux.

@Johan63
Un encart publicitaire paru le 2 décembre 2020 dans le quotidien gouvernemental New Era a proposé 170 éléphants "de grande valeur" à la vente et appelé les acheteurs nationaux et internationaux à se manifester. Pays semi-aride et peu peuplé d'Afrique australe, la Namibie abrite quelque 28 000 pachydermes, selon son ministre de l'Environnement Pohamba Shifeta. Le gouvernement a choisi de vendre des éléphants vivants pour plusieurs raisons, en particulier leur nombre croissant, a-t-il expliqué à l'AFP.
"Certains pays se sont plaints de ce que la Namibie abattait les éléphants mâles", a-t-il dit. "À la place, nous avons décidé, après avoir effectué des recherches, de les vendre". Selon le ministère, cette décision a été prise après "l'identification d'un besoin de réduire leur population en raison de la sécheresse et de l'accroissement du nombre d’animaux, en lien avec les conflits humains-éléphants". Lors de l'indépendance en 1990, le nombre d'éléphants était tombé en Namibie à quelque 5 000 mais il a fortement remonté après la mise en place d'un programme de protection salué dans le monde entier.
Des centaines d’animaux vendus
Selon le gouvernement, des troupeaux entiers seront capturés afin de ne pas laisser des petits ou jeunes animaux abandonnés. Cependant, l’État africain entend bien être vigilant sur les acheteurs. "Nous devons être certains que le pays soit propice" pour les accueillir, a-t-il dit. Pour exporter ces animaux, les acheteurs devront s'assurer que les exigences de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) afin que la transaction soit autorisée.
Ce n’est pas une première. La Namibie avait mis en vente 100 buffles sauvages en octobre. En juin 2019, après avoir déclaré l'état de catastrophe naturelle en raison de la sécheresse, elle avait également proposé à la vente un millier d'animaux dont 600 buffles, 150 springboks, 60 girafes et déjà 28 éléphants. L'objectif était, selon le ministère de l'Environnement, de limiter les pertes animales et d'obtenir 1,1 million de dollars destinés à la conservation des espèces.
Ludovic Dupin avec AFP