Publié le 02 juillet 2017
ENVIRONNEMENT
[LE CHIFFRE] Loups, jaguars, aigles... 93 espèces fragiles menacées par le mur de Trump
Avec ou sans panneaux solaires, le mur que le président américain souhaite ériger entre le Mexique et les États-Unis pour empêcher les immigrés illégaux et les trafiquants de drogue de passer n’aura pas seulement des conséquences catastrophiques sur les droits humains mais aussi sur la biodiversité. Loups, jaguars, ours, aigles… 93 espèces déjà menacées d’extinction seraient d'autant plus en danger, tandis que d’autres experts évoquent le nombre de 800 espèces affectées négativement au total.

United States Fish and Wildlife Service
Une étude du Center for Biological Diversity (CBD) (1) estime que 93 espèces en danger ou protégées pourraient être affectées par le mur que veut construire Donald Trump sur la frontière mexicaine. En particuliers, 25 d'entre elles verraient leur habitat naturel détruit. Une autre étude réalisée par des scientifiques mexicains avance le chiffre de 800 espèces menacées.
"Le mur frontalier de Trump est un désastre pour les populations et la faune", déclare Noah Greenwald, directeur des espèces en voie d'extinction du CDB dans un communiqué. "Il pourrait conduire à l'extinction d’espèces magnifiques comme le jaguar et l'ocelot aux États-Unis".
Le futur mur "de la honte" comme l’ont baptisé ses opposants, long de 3 000 km, doit être érigé dans une région particulièrement riche en biodiversité. La vallée du Rio Grande abrite par exemple 700 espèces de vertébrés.
Danger pour la reproduction
Le mur contraindrait les animaux à rester d’un côté ou l’autre de la frontière. Or, pour la survie des espèces, se mélanger est une condition essentielle en particulier quand elles sont menacées. "S’il n’y a pas de mélange, les loups risquent d’être consanguins. Ils doivent franchir librement la frontière pour améliorer leur patrimoine génétique", explique Bryan Bird de l’ONG américaine de protection animale Defenders of Wildlife.
Le mur priverait aussi les animaux de ressources alimentaires, d’eau ou encore d’abris contre la chaleur. Et il n’y a pas que les animaux qui sont menacés. Les plantes, privées d’eau, seront également affectées d’autant que leurs graines ne pourront plus être disséminées librement.
Des portions de murs (sur 1 000 km au total) existent déjà le long de la frontière avec le Mexique et d’ores et déjà des études ont évalué leurs conséquences négatives sur la biodiversité. Seize espèces ont ainsi vu leur territoire diminuer de 75 %. Le pire est que plusieurs chercheurs ont conclu à l’inutilité du mur pour faire barrage aux migrants et à la drogue.
Concepcion Alvarez @conce1