Publié le 08 janvier 2020
ENVIRONNEMENT
Un milliard d'animaux seraient morts dans les incendies en Australie
C'est une hécatombe. Selon Christopher Dickman, chercheur en écologie à l’université de Sydney, près d'un milliard d'animaux seraient morts en Australie. Le scientifique, qui évaluait dans un premier temps ce nombre à 480 millions, a revu ses estimations à la hausse alors que les conséquences des incendies se font sentir jusqu'au Chili, à plus de 12 000 km de là.

@AnnaLevan/WWF
C’est un chiffre dont on a dû mal à évaluer l’ampleur. Le chercheur en écologie à l’université de Sydney, Christopher Dickman, vient de revoir ses estimations à la hausse. Début janvier, le spécialiste évaluait à 480 millions le nombre d’animaux morts dans les incendies en Nouvelles Galles du Sud, l’État le plus touché par les incendies depuis début septembre. Dans une interview à France Inter, le chercheur a déclaré que ce nombre d’animaux serait en réalité de 812 millions.
"C’est énorme et ça n’inclut pas les État du Victoria, d’Australie méridionale ou l’ouest… Je ne l’ai pas calculé précisément mais ce serait plus d’un milliard", ajoute le chercheur à la radio. Des chiffres corroborés par WWF Australia. Dans un communiqué publié le 3 janvier par l’Université de Sydney, Christopher Dickman expliquait avoir inclus dans son estimation seulement les mammifères, les oiseaux et les reptiles. Les insectes, les chauves-souris ou les grenouilles n’ont pas été pris en compte.
Heartbreaking footage of kangaroos fleeing has been captured in Monaro, NSW, as bushfires close in.
For more fire updates: https://t.co/m3qKpIZsu5 pic.twitter.com/Jo6MDtuygC— news.com.au (@newscomauHQ) December 31, 2019
Le nombre de décès d'animaux pourrait se chiffrer en milliards
Pour parvenir à ce chiffre, le professeur Christopher Dickman a évalué le nombre d’animaux touchés par hectare dans la région et l’a multiplié par le nombre d’hectares parti en fumée. "Le chercheur part donc du principe que chaque animal vivant sur un hectare touché par le feu va mourir, directement par les flammes ou les fumées, ou indirectement (même s’il parvient à fuir) en raison de l’absence d’abri ou de nourriture", explique le site Checknews.
"Nous pouvons être à peu près sûrs que dans de grandes parties ravagées par ces vastes feux, la plupart des animaux sauvages seront morts ", confirme Andrew Beattie de l'Université Macquarie. "La flore et la faune auront disparu, ce qui inclut les animaux qui forment la chaîne alimentaire des plus grands, auxquels les gens ne pensent souvent pas", a-t-il expliqué.
De la fumée jusqu'au Chili à 12 000 kilomètres
Parallèlement à ce funeste bilan, le gouvernement a annoncé une mesure non moins funeste. Des snipers vont abattre depuis des hélicoptères près de 10 000 dromadaires sauvages en raison de la menace qu'ils constituent pour les populations. Du fait de la sécheresse, ces animaux s'approchent des villages et de leurs réserves pour y trouver de l'eau.
Si les pompiers ont connu lundi 6 janvier un bref moment de répit grâce à des précipitations, ils se préparent désormais à une nouvelle vague de chaleur prévue dans les prochains jours. Signe de l’ampleur des incendies, les feux ont eu des conséquences à 12 000 km de leur combustion. "Le soleil a été marqué de tons rouges en raison d’un nuage de fumée provenant des incendies", a expliqué Patricio Urra, un responsable de l’Institut de météorologie chilien.
Marina Fabre, @fabre_marina avec AFP