Publié le 15 janvier 2020
ENVIRONNEMENT
COP15 Biodiversité : l'avant-projet du plan mondial pour 2030 dévoilé
La 15e réunion de la Convention de l'ONU sur la biodiversité (COP15) se tiendra à Kunming, en Chine, en octobre. Cet événement, jugé aussi crucial que la COP21 sur le climat, doit définir une feuille de route afin de mieux protéger les écosystèmes au cours de cette décennie. Un avant-projet de texte vient d'être dévoilé avec comme objectif phare de protéger 30 % de la planète.

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Les États du monde entier devront fixer un cadre mondial pour la biodiversité à l'horizon 2030, lors de la COP15 sur la biodiversité, qui sera organisée en Chine au mois d'octobre prochain. Un avant-projet (1) a été publié lundi 13 janvier par le secrétariat de la Convention pour la biodiversité biologique (CBD). C'est sur cette base que débuteront les négociations. De nombreux acteurs attendent de cet événement un succès comparable à celui de la COP21 qui avait abouti à l'Accord de Paris en 2015.
Le texte compte une vingtaine d'objectifs chiffrés avec comme mesure phare la protection d'au moins 30 % de la planète d'ici 2030, et au moins 10 % sous stricte protection, ces pourcentages restant à négocier. Aujourd’hui, les zones protégées représentent 17 % des surfaces terrestres et 10 % des surfaces maritimes. L'objectif repris par l'Onu était porté par les associations environnementales.
Une autre mesure vise à "réduire d'au moins 50 % la pollution causée par l'excès d'éléments nutritifs, les biocides, les déchets plastiques et autres sources de pollution" d'ici la fin de la décennie. Parmi les autres objectifs, il y a aussi celui de zéro perte nette de superficie d'ici 2030, une utilisation durable de toutes les ressources d’ici à 2030, une réduction du pourcentage d’espèces menacées d’extinction ou encore une meilleure adéquation entre lutte pour la préservation de la biodiversité et contre le changement climatique.
"Un grand pas"
Pour suivre les engagements des États, "des rapports, examens et bilans périodiques seront établis", précise le texte. Des ressources supplémentaires devront également être débloquées et des mécanismes de transferts de compétences et de technologie mis en place entre les pays. Le cadre s'articule par ailleurs autour "d’une théorie du changement" pour "transformer les modèles économiques, sociaux et financiers afin que les tendances qui ont aggravé la perte de biodiversité se stabilisent d’ici à 2030 et permettent le rétablissement des écosystèmes naturels d’ici à 2050".
Cette première mouture constitue "un grand pas" dans la définition d'objectifs pour protéger la biodiversité, mais le texte est "mince" en ce qui concerne leur mise en oeuvre et les moyens déployés, a estimé Li Shuo, de Greenpeace International. Des ONG regroupées dans la coalition "Campaign for nature" s'inquiètent par ailleurs de l'absence de mention portant sur "l'efficacité de la gestion" des espaces protégés ou sur "l’équité entre les populations, qui sont essentiels à une protection et une conservation efficaces".
La COP15 devrait en outre acter l'échec des "objectifs d'Aichi", définis pour 2010-2020. Ils visaient, entre autres, à mieux prendre en compte la biodiversité dans les stratégies nationales, à étendre les aires de conservation terrestres et aquatiques, à prévenir l'extinction des espèces menacées ou encore à éviter la surpêche et à gérer les surfaces agricoles de manière durable d'ici 2020. La plupart n'ont pas été atteints.
Concepcion Alvarez avec AFP
(1) Voir l'avant-projet de texte.