Publié le 02 octobre 2020
ENVIRONNEMENT
Massive mobilisation des entreprises et des investisseurs pour protéger la biodiversité, lors du sommet des Nations unies
Malgré l’épidémie de Covid-19, le sommet des Nations unies sur la biodiversité du 30 septembre a permis de remobiliser les troupes. En seulement quelques jours, de nouvelles coalitions ont vu le jour et d'autres se sont renforcées. L'enjeu est que l'effondrement des écosystèmes soit mesuré et traité par les acteurs avec autant de rigueur que ce qui leur est demandé pour le climat.

CCO
Finance for biodiversity pledge : les investisseurs se mobilisent
Le 25 septembre, 26 institutions financières représentant 3 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion ont signé un engagement pour préserver la biodiversité. On y trouve Alliance France, Axa Group, la Caisse des Dépôts, Mirova et une grande majorité d’acteurs européens. Les signataires souhaitent inverser la perte de la biodiversité dans les années à venir. Pour y parvenir, ils prévoient de déterminer l’impact de leurs investissements et financements sur la biodiversité et de dialoguer avec les entreprises afin de réduire leur impact négatif sur la nature. Ils s’engagent à publier un rapport sur la biodiversité d’ici 2024.
TNFD : fédérer les acteurs autour d'un reporting transparent sur la biodiversité
Le 29 septembre, 62 acteurs financiers et des entreprises, de la Banque mondiale à Axa en passant par BP viennent de constituer un groupe de travail informel : le task TNFD (task force on nature-related financial disclosures). Officiellement lancé en 2021, il sera chargé d’avancer sur des lignes directrices pour rendre visibles les risques financiers de la perte de biodiversité. Il est calqué sur le modèle de la TCFD sur la transparence des risques financiers liés au climat. L'enjeu est de "renforcer la prise de conscience et les capacités des acteurs financiers à faire face aux défaillances du marché et du système qui contribuent à la destruction de la nature", espèrent ses initiateurs.
Business for nature : les grandes entreprises font pression sur les États
Le 22 septembre, 560 entreprises de 54 pays, employant 9,5 millions de personnes dans tous les secteurs telles que Walmart, Microsoft, Ikea, H&M, Axa ou Mahindra Group appellent les gouvernements à agir pour lutter contre la perte de biodiversité. Un an après sa création, la coalition Business for Nature prend ainsi une nouvelle ampleur. Les entreprises appellent à "protéger, restaurer et utiliser durablement nos ressources naturelles". Elles y ont tout intérêt : plus de 40 % de notre économie dépend des services écosystémiques (photosynthèse, matières premières, qualité de l’air…) rendus par la nature et 60% sont menacés.
Act for Nature International : les groupes français à l'international se réunissent
Le 1er octobre, Danone, Carrefour, Groupe Rocher, Maisons du Monde et d'autres entreprises ont rejoint l'alliance Act For Nature International. Destinée aux groupes français d'envergure internationale, cette coalition entre entreprises, pouvoirs publics, scientifiques et associations environnementales a l'ambition de créer une dynamique collective pour protéger, valoriser et restaurer la biodiversité, grâce notamment à l’implication de leurs patrons. Elle compte parmi les signataires originelles LVMH, Axa ou encore Vinci et bénéfice en outre du soutien de Business for Nature qui la reconnait comme l’un des "rares modèles d’engagements trans-sectoriels pouvant inspirer les entreprises, à l’échelle internationale".
Science based Targets for nature : une coalition pour établir une trajectoire basée sur la science
Le 23 septembre, une branche biodiversité de l'initiative Science Based Targets, initialement focalisée sur le climat, a été annoncée. Concrètement, des experts de plus de 65 organisations, 14 entreprises et 22 pays ont planché sur un guide destiné à aider les entreprises à évaluer, prioriser, mesurer et agir sur leurs impacts biodiversité. Prochaine étape : élaborer des objectifs portant sur tous les aspects de la nature — biodiversité, eau, terre et océans basés sur la science "avec la même rigueur et responsabilité que pour le climat" d'ici 2022.
Béatrice Héraud @beatriceheraud