Publié le 02 mars 2019
ENVIRONNEMENT
[Science] La perte massive de biodiversité accroît le risque de famine mondiale, alerte l'ONU
L’organisation des Nations unies en charge de l’alimentation met en garde, dans un rapport alarmant sur le risque de pénurie alimentaire en raison de la diminution drastique de la biodiversité dans l'agriculture et l'alimentation.

@FAO.org
Le dernier rapport, le premier de ce genre jamais réalisé par l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), porte le sobre titre de "L’état de la biodiversité mondiale pour l’alimentation et l’agriculture". Pourtant son contenu est alarmant. Il "présente des preuves toujours plus nombreuses que la biodiversité qui est à la base de nos systèmes d'alimentation, à tous les niveaux, est en baisse à travers le monde".
Des myriades d'organismes qui sont aussi à la base de la production agricole, comme certains insectes, voire des micro-organismes, participent à cette biodiversité mais sont menacés. Tous les jours, des espèces ou des plantes disparaissent, avertit ce rapport. Or "Une fois perdue, la biodiversité pour l'alimentation et l'agriculture - c'est-à-dire toutes les espèces qui sous-tendent nos systèmes alimentaires et soutiennent les personnes qui cultivent et/ou produisent notre nourriture - ne peut plus être récupérée", assurent les auteurs.
Or les productions agricoles qui manquent de diversité dans les cultures sont beaucoup plus vulnérables à des chocs comme des maladies ou des parasites que celles reposant sur davantage de biodiversité, explique la FAO. Et de citer en exemple les conséquences dramatiques de la quasi-disparition de la pomme de terre en Irlande au milieu du XIXème siècle, qui servait alors de nourriture de base aux paysans de l'île.
L’importance des abeilles
Depuis, les pratiques agricoles visant à favoriser la biodiversité ont certes progressé. "80 % des 91 pays déclarants indiquent utiliser une ou plusieurs pratiques et approches respectueuses de la biodiversité, telles que l’agriculture biologique, la lutte antiparasitaire intégrée, l’agriculture de conservation, la gestion durable des sols, l’agroécologie, la gestion durable des forêts, l’agroforesterie, les pratiques de diversification en aquaculture, l’approche écosystémique de la pêche et la restauration des écosystèmes", écrit la FAO.
Mais il reste encore beaucoup à faire, selon la FAO, qui appelle les gouvernements à se saisir du problème. L'organisation des Nations unies prend également plusieurs exemples pour illustrer l'importance de cette biodiversité des espèces et des cultures. Ainsi, l’Humanité cultive environ 6 000 plantes pour se nourrir mais, en réalité, seules 200 d'entre elles contribuent à remplir son assiette et neuf seulement représentent 66 % de toutes les récoltes dans le monde.
L'organisation internationale souligne aussi que 75 % des récoltes dans le monde dépendent de la pollinisation au moment où les colonies d'abeilles se font par exemple de plus en plus rares. Les autres pollinisateurs sauvages, que sont les papillons, les chauves-souris et les oiseaux, sont aussi menacés.
Ludovic Dupin avec AFP