Publié le 20 avril 2018
ENVIRONNEMENT
Les importations de produits bios devront répondre aux normes européennes
Les députés européens ont tranché. Désormais, tous les produits bios importés devront répondre aux exigences européennes. Une manière de rehausser la qualité et de répondre aux attentes consommateurs. Parallèlement, ils ont adopté un arsenal de mesures visant à faciliter la conversion des agriculteurs conventionnels en bio.

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Les eurodéputés serrent les boulons. Le jeudi 19 avril, le Parlement européen a adopté une nouvelle réglementation sur les produits bios après plus de trois ans de négociations entre le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne. Désormais, les produits biologiques importés devront répondre aux exigences de l’UE.
"C’est une bonne nouvelle pour les paysans bios, pour les consommateurs et pour l’environnement", s’est réjoui l’eurodéputé écologique José Bové. Pour cause, en France par exemple, presque un quart des produits bio consommés sont produits hors UE. Le Parlement prévoit ainsi de contrôler davantage les produits bios tout au long de la chaîne d’approvisionnement, au moins une fois par an ou une fois tous les deux ans si aucune fraude n’a été découverte au cours des trois dernières années.
Accélérer les conversions en bio des agriculteurs
Pour répondre à la demande des consommateurs européens, les eurodéputés veulent aussi accélérer les conversions en bio. Sur ce point, ils ont lâché du lest et permettent désormais des exploitations mixtes, en conventionnel et en biologique, à partir du moment où les deux activités sont clairement séparées. De même, les petits producteurs pourront obtenir une certification de groupe afin d'économiser temps et argent. Et, selon José Bové, "les paysans bios vont être autorisés à réutiliser leurs propres semences. Cette décision nous permettra enfin d’échapper à la mainmise des grands groupes semenciers", estime-t-il.
Néanmoins la question sensible des seuils de pesticides acceptables n'a pas été résolue dans cette révision, face à des législations et avis différents. Certains pays par exemple, comme la Belgique, s’opposent au fait qu’un produit bio puisse conserver le label bio, même s’il contient des résidus de pesticides. Le Parlement a donc renforcé les mesures de précaution. Désormais, si un produit bio s’avère contaminé par un pesticide ou un engrais non autorisé, le produit perdra son statut si la contamination se révèle délibérée ou "si l’opérateur n’applique pas les mesures de précaution".
Cet accord, qui doit encore recevoir l'aval purement formel des ministres de l'UE en mai ne s'appliquera pas avant janvier 2021.
Marina Fabre @fabre_marina avec AFP