Publié le 29 août 2019
ENVIRONNEMENT
La SNCF s'engage à abandonner le glyphosate d'ici à 2021 et teste des solutions alternatives
La SNCF va abandonner le glyphosate, dont elle est une grande utilisatrice pour désherber ses voies et leurs abords immédiats, d'ici à son interdiction en 2021, a assuré son patron Guillaume Pepy. "Nous devons avoir abandonné le glyphosate dans deux ans, et on le fera", a-t-il sur RMC et BFMTV.

@cc0
"C'est la loi, et on fait tout aujourd'hui pour le faire", a-t-il ajouté, reconnaissant que "ça coûtera plus". SNCF Réseau, qui consomme 0,4 % du glyphosate utilisé en France, a lancé "dix expérimentations" pour trouver d'autres solutions, a raconté Guillaume Pepy. Parmi elles, il a cité "des substances naturelles qui tuent les herbes et les plantes qui poussent au milieu des voies" et "d'autres technologies" avec la chaleur, l'électricité ou la pose de films empêchant la croissance de la végétation.
"On n'a pas une solution miracle mais on a plusieurs solutions", avait-il déjà dit en avril à l'Assemblée nationale Thomas Joindot, responsable de l'ingénierie de conception et de maintenance de l'infrastructure chez SNCF réseau. Mais "on a encore beaucoup d'incertitudes sur les coûts, sur l'efficacité, sur l'impact environnemental et sur les délais", avait-il ajouté.
Désherber les voies ferrées et leurs abords s'avère indispensable, selon la SNCF : la végétation pourrait retenir l'eau et déformer la plateforme (et donc les rails). Les touffes d'herbe pourraient en outre gêner les rayons laser vérifiant l'écartement des voies ou perturber les tournées d'inspection des cheminots.
500 millions d’euros
Quant aux pistes longeant les voies, elles doivent impérativement être dégagées pour que les agents puissent se déplacer rapidement et évacuer les voyageurs en cas de problèmes. SNCF Réseau dépense 30 millions d'euros par an pour traiter les voies et les pistes. Après l'interdiction du glyphosate, la facture pourrait, selon ses calculs, atteindre 500 millions avec les moyens actuellement à disposition, peut-être 350 millions "avec des standards dégradés".
En plus de cette annonce, la SNCF a également révélé qu’elle va faire l’acquisition "d’une quinzaine" de trains régionaux à hydrogène auprès du constructeur ferroviaire Alstom. "Ça sera une première en France", a expliqué Guillaume Peppy. Ces machines devraient circuler dans "deux ans, à peu près", ce qui correspondrait à l'objectif gouvernemental de faire rouler des prototypes avant la fin du quinquennat. Alstom a déjà fourni de tels trains en Allemagne.
Ludovic Dupin avec AFP