Publié le 08 septembre 2018
ENTREPRISES RESPONSABLES
Face au boycott marocain, Danone baisse ses prix
Ciblé par une campagne de boycott contre la vie chère au Maroc, Danone accuse un recul de 40 % de ses ventes depuis mai. Son PDG, Emmanuel Faber, vient d'annoncer une baisse de 10 % du prix sur le pack de lait de 470 ml. "Centrale Danone renonce à sa marge et va vendre à prix coûtant", affirme le PDG qui espère faire revenir les consommateurs.

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Plus de quatre mois de boycott auront fait céder Danone. Au Maroc, le groupe laitier est en effet la cible d’un mouvement de contestation, commencée le 20 avril, contre la "cherté de la vie". Deux autres entreprises sont visées : Sidi Ali, producteur d’eau minérale et les stations-service Afriquia.
Lors d’une conférence de presse diffusée le 6 septembre sur Facebook, le PDG du groupe laitier, Emmanuel Faber a indiqué que Danone allait "renoncer à sa marge". Après une baisse record de 40 % de ses ventes dans le pays, Danone annonce une baisse du prix du pack de lait de 470 ml de 3,50 à 3,20 dirhams, soit un passage de 0,32 à 0,29 euro.
"Il n'y aura pas de bénéfice pour Danone"
"Nous vendrons ce produit à prix coûtant, il n’y aura pas de bénéfice pour Centrale Danone", a souligné Emmanuel Faber, "à l’inverse, ce prix permet de protéger complètement le revenu des éleveurs", insiste-t-il, puisque le prix à l’achat, lui, reste inchangé. La qualité du produit reste également identique.
Cette mesure intervient après une consultation auprès de 100 000 Marocains menée par Danone. En juin, le groupe s’était engagé à vendre le lait frais pasteurisé à prix coûtant, au maintien de la qualité et à une transparence totale sur la répartition des prix.
Convaincre les consommateurs de "revenir vers la marque"
Pour "permettre à l’entreprise de revenir à l’équilibre", le groupe laitier n’avait pas d’autres choses que d’écouter les revendications multiples des boycotteurs. Avec un objectif : convaincre les consommateurs de "revenir vers la marque" a souligné Emmanuel Faber. Même si, encore aujourd’hui, le groupe avoue ne pas trouver "d’explication rationnelle du boycott".
Face à l’ampleur du boycott, Centrale Danone avait décidé en juin, après avoir accusé une perte de 13,5 millions d’euros au premier semestre, de réduire sa collecte de lait de 30 % auprès de 120 000 éleveurs locaux et de ne pas reconduire les contrats de plus de 880 travailleurs intérimaires.
Marina Fabre @fabre_marina