Publié le 09 mars 2018
ENTREPRISES RESPONSABLES
[Infographie] La RSE, clé de la confiance entre les Français et les grandes entreprises
Le rapport Notat-Sénard, remis dans le cade de la loi Pacte sur la transformation des entreprises, insiste sur la nécessité de rétablir la relation entre citoyens et l'entreprise. Pour cela, ils proposent une série de mesures permettant aux entreprises de mieux prendre en compte les impacts environnementaux et sociétaux. Une logique corroborée par une étude récente menée auprès des consommateurs français sur leur image des grands groupes. Celle-ci montre comment la RSE, responsabilité sociétale de l'entreprise, est essentielle dans la réputation.

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Avoir une bonne ou une mauvaise politique RSE peut modifier la perception des consommateurs français sur l’image qu’ils ont d’une grande entreprise, selon une enquête pour le cabinet Denjean & associés (1). 82 % des personnes interrogées affirment que si elles apprenaient qu’un grand groupe qu’elles appréciaient avait une mauvaise politique RSE, leur opinion se dégraderait. Inversement, une bonne politique RSE redorerait le blason d’une entreprise dont elles auraient à la base une mauvaise opinion pour 67 % d’entre elles.
Pour se forger leur opinion, les personnes interrogées préfèrent les remontées de terrain. Les premières sources de confiance sont, de loin, les salariés de l’entreprise (indice de confiance de 7,1/10), suivis des journaux papiers et internet (6/10) et des représentants syndicaux de l’entreprise (5,7/10). Parmi les informations considérées comme les moins fiables, celles distillées par l’entreprise elle-même, que ce soit à travers de campagne de publicité (5/10) ou des réseaux sociaux comme Facebook (4,4/10).
Les Français prêts à boycotter…en théorie
L’enquête montre aussi une forte attente des Français envers les dirigeants des entreprises. En cas d’accusation grave contre une entreprise, ils souhaitent que les dirigeants s’impliquent en endossant la responsabilité des pratiques scandaleuses si elles sont avérées et en présentant des excuses, voire des dédommagements financiers. Mais aussi – et c’est sans doute un effet cash investigation - en répondant, sans langue de bois, aux journalistes.
En cas d’accusation grave d’impact de l’entreprise sur la santé des populations, de travail d’enfants, de maltraitance sur les animaux ou encore de pratiques managériales destructrices pour les collaborateurs, les personnes interrogées se disent prêtes, à une très large majorité (97 %), à boycotter les produits et services d’une entreprise. Une mesure radicale qui reste pourtant encore peu pratiquée dans la réalité.
Béatrice Héraud @beatriceheraud
(1) L’enquête a été réalisée par l’institut GoudLink par un questionnaire administré en ligne du 23 au 29 janvier 2018 à 1000 personnes représentatives de la population française âgée de 18 à 75, selon la méthode des quotas.