Exceptionnellement, ils ont troqué leur ordinateur contre des clous et des marteaux. Agglutinés sous la grande verrière du Jardin d’acclimatation, les 400 collaborateurs du siège parisien de Pernod Ricard ont pour mission de fabriquer 80 ruches qui vont ensuite venir recouvrir les toits de Paris.

Ce jeudi 1er juin 2017 a été décrété journée mondiale de la responsabilité par le groupe de vins et spiritueux. De la réceptionniste au manutentionnaire en passant par le directeur financier, les 18 500 salariés disséminés aux quatre coins du globe ont tous reçu pour ordre de cesser le travail afin de participer à une action de solidarité.

Se sentir utile

"Ça change de mon travail au quotidien", raconte Anne-Victoire Rigal, juriste au sein de Pernod Ricard depuis deux ans. "Cela me permet de travailler avec d’autres pôles. C’est très valorisant à la fin quand on voit que nos collègues sont satisfaits", se réjouit-elle. Cette année, elle était en charge de l’organisation opérationnelle de la journée à Paris.

L’entreprise a mis en place ce Responsib’All Day il y a sept ans. Au départ, les actions étaient tournées vers la consommation responsable d’alcool, sujet majeur pour le leader mondial des spiritueux, explique-t-elle. Puis Pernot Ricard a souhaité s’orienter davantage vers les communautés locales pour mettre leur force de frappe à leur service. L’année dernière, les salariés parisiens du groupe ont ainsi participé à la rénovation de la petite ceinture dans la capitale.

"C’est important de se sentir utile, de faire quelque chose de ses mains, témoigne Marguerite, apprentie RH et fière de montrer la ruche flambant neuve posée sur son plan de travail. "L’engagement RSE de l’entreprise est quelque chose de très important pour moi et je le vois aussi chez les candidats que je rencontre. Ils l’évoquent à chaque fois qu’on les interroge sur leurs motivations", assure-elle.

Engager les salariés

Pour Pernod Ricard, cette journée représente un coût important : 8 millions d'euros. Mais l’impact sur le business est bel et bien réel, assure Olivier Cavil, directeur communication du groupe. "En terme de réputation d’abord, explique-t-il. Puis pour les investisseurs qui regardent de près nos actions RSE. Pour préserver la biodiversité aussi dont on dépend largement. Et enfin pour engager nos collaborateurs qui sont incités à rester plus longtemps."

Et cela semble fonctionner puisque les salariés de Pernod Ricard restent en moyenne dix ans dans l’entreprise. Selon une enquête interne, ils sont 97 % à souhaiter que le Responsib’All Day soit renouvelé. 94 % se disent fiers d’appartenir au groupe et placent la RSE en tête de leurs motivations.

À la fin de la journée, l’association Bee Happy Miel a pu repartir avec 80 nouvelles ruches financées par Pernod Ricard. "Nous avons ainsi multiplié par cinq le nombre de ruches que nous possédons et nous allons augmenter la production locale de miel de 10 %, se réjouit Laurent Tron, Happy-Culteur. Le fait d’être associé à une telle démarche va également nous faire gagner en visibilité." Un coup gagnant pour tous, célébré à la fin de la journée par un petit verre d’alcool... À consommer sans excès évidemment.  

Concepcion Alvarez @conce1

Cet article a initialement été publié le 7 juin 2017.