Publié le 29 septembre 2017
ENTREPRISES RESPONSABLES
États généraux de l'Alimentation : la CFTC demande la mise en place d’un label RSE dans l’agriculture
À l’occasion des États généraux de l’Alimentation, le syndicat des cadres CFTC met sur la table l’idée d’un label de responsabilité social dans l’agriculture. Une manière de répondre à la crise actuelle que traverse le secteur et d’anticiper les enjeux de l’agriculture de demain.

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Encourager les meilleures pratiques économiques, sociales et environnementales dans l’agriculture à travers un label sectoriel. C’est l’idée que la CFTC met sur la table alors que se tiennent les États généraux de l’alimentation et que l’entrée en vigueur du CETA (traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne) fait polémique sur ses conséquences pour les agriculteurs européens.
"L'agriculture de demain se doit d'être vertueuse, que ce soit sur les plans économique, environnemental et social", assure le syndicat. Ces objectifs ne seront atteints qu'en "investissant dans le capital humain et en encourageant les bonnes pratiques", précise-t-il dans un communiqué.
Pour ce faire, la CFTC réclame la création d’un groupe de travail mené par les partenaires sociaux, qui réfléchirait à la mise en place d’un tel label. Celui-ci pourrait s’intégrer dans le cadre de l’appel à candidature lancé par la plateforme RSE pour expérimenter les labels sectoriels. La première tâche serait d’en évaluer les conséquences économiques, sociales et environnementales sur la filière et les territoires.
Un label global
"L'objectif d'une telle démarche n'est pas de créer une certification de plus dans le domaine alimentaire, mais bien de pallier un manque actuel", précise le syndicat. Selon lui, il manque un label prenant en compte toutes les dimensions du développement durable, notamment la partie sociale (dialogue social, conditions de travail, rémunération), et qui soit "accessible à tous". Contrairement aux produits certifiés bio qu’il juge "coûteux et réservés à une partie de la population".
Parmi les critères proposés par le syndicat, on trouve une juste répartition de la valeur ajoutée entre les acteurs de la filière, l’amélioration des conditions de travail, la mise en place de "juste revenus" ainsi qu’une participation aux bénéfices, la mise en place de mesures destinées à favoriser la transition écologique, la garantie du bien-être animal et l’utilisation "raisonnée" des intrants.
En compensation des efforts de l’agriculteur pour se conformer à un tel cahier des charges, la CFTC préconise des avantages fiscaux comme une TVA réduite sur les produits issus d’une agriculture responsable.
Béatrice Héraud, @beatriceheraud