Publié le 11 mars 2019
ENTREPRISES RESPONSABLES
Grand débat national : "l’entreprise doit prendre sa place dans ce moment de démocratie", selon la Camif
Alors que tous les acteurs étaient invités à se saisir du Grand débat national, peu d’entreprises ont été à l’initiative de l’organisation d’un tel événement. À Niort, la Camif a considéré que tel était son rôle en tant qu’entreprise à mission. Le 5 mars dernier, elle a réuni une centaine de citoyens, élus, jeunes, chefs d’entreprise ou représentants d’association autour de la Transition écologique.

@Camif
Le 5 mars à Niort, les locaux de la Camif se sont ouverts aux citoyens, aux élus, aux chefs d’entreprise, jeunes, associations, et à tous ceux qui le souhaitaient pour échanger sur la transition écologique, dans le cadre du Grand débat national. En tout, 109 personnes ont débattu et travaillé par petits groupes répartis en une dizaine d’ateliers pour formuler une quarantaine de propositions sur des thèmes aussi variés que la biodiversité, la consommation responsable, les transports, l’économie locale et solidaire ou la réduction des déchets…
Une démarche à l’initiative du patron de la Camif, Emery Jacquillat, entreprise fortement engagée sur le plan social et environnemental. Il regrettait de ne pas voir de débat organisé autour de la transition écologique sur son territoire. Une démarche assez rare. Si certaines fédérations comme l’Union des entreprises de proximité (U2P) ou des chambres de commerce ont bien organisé des réunions, ils se sont concentrés sur des sujets spécifiques aux entreprises comme la fiscalité, l’emploi ou l’aménagement du territoire, et le plus souvent entre dirigeants d’entreprises.
L’entreprise, fabrique à débats ?
La Camif voulait aller plus loin en se positionnant en acteur de débat citoyen. "Ce n’est pas de la politique et d’ailleurs les participants l’ont très bien compris", assure Emery Jacquillat. "Je crois à la place de l’entreprise dans ce grand moment de démocratie que nous vivons et je considère que, grâce à toute sa chaîne de valeur, elle est un puissant levier de transformation du territoire. De par notre engagement sur le durable, nos plaidoyers sur la TVA responsable ou l’anti Black-Friday et, plus généralement, en tant qu’entreprise à mission, nous avions envie d’offrir un espace et nos compétences pour dialoguer autour d’une problématique qui nous est chère", explique-t-il ainsi.
Le débat a aussi pu permettre à l’entrepreneur de prendre le pouls des attentes des acteurs. Parmi les bonnes surprises, des sujets portés par l’entreprise comme une TVA plus basse sur les produits responsables ont été spontanément remontés par des participants. D'autres propositions, comme la possibilité d’intégrer les externalités négatives dans le prix ou l’idée de créer un passeport environnemental et social des produits, ont retenu l’attention du chef d’entreprise.
L’initiative a tellement plu qu’elle devrait être réitérée dans les prochains mois, en dehors du cadre du grand débat national qui se termine le 15 mars. Les thèmes seront sans doute plus resserrés. Le rendez-vous est pris avec des associations comme la Marche pour le climat de Niort, lors des promotions du Black Friday, en novembre, une journée où l’entreprise ferme ses portes en protestation à "cette consommation rendue compulsive par un matraquage à faire perdre la raison".
Béatrice Héraud, @beatriceheraud