Publié le 06 octobre 2017
ENTREPRISES RESPONSABLES
"Nous devons être l'acteur de référence sur les ODD", selon Fella Imalhayene, DG de Global Compact France
Début septembre, Fella Imalhayene a pris les rênes de la branche française du Global Compact, l’organisation onusienne destinée à inciter les entreprises à s’engager dans une démarche de RSE (responsabilité sociétale). Elle détaille à Novethic ses priorités et s’exprime sur l’exclusion de certains secteurs d’activité actuellement à l’étude au niveau international.

En tant que nouvelle directrice générale du Global Compact France, quels vont être vos axes de travail prioritaires ?
Nous avons trois grandes orientations. D’abord, augmenter la visibilité du Global Compact France, qui compte 1 200 participants. Pour cela, nous avons un formidable outil : les Objectifs de Développement Durable (ODD), adoptés en 2015 par l’ONU. Nous voulons être l’acteur de référence sur ce sujet pour le monde économique. Ensuite, nous allons poursuivre notre action auprès des PME : 600 font déjà partie du Global Compact mais il y a un potentiel bien plus grand. Nous allons travailler sur le maillage du territoire avec les réseaux de RSE locaux mais aussi les chambres de commerce ainsi que les organisations sectorielles et patronales comme le Medef, la CPME ou le Centre des Jeunes dirigeants. Enfin, nous voulons davantage ancrer nos travaux et publications dans l’opérationnel, en accompagnant les entreprises, de toutes tailles, à la mise en œuvre des différents ODD.
Votre parcours professionnel s’est axé jusqu’à présent sur la diversité. Allez-vous mettre en avant cette thématique au sein du Global Compact ?
Évidemment ! La question de la diversité et de l’égalité des sexes (ODD numéro 5) va être un axe important du Global Compact, notamment pour les PME qui sont souvent moins outillées que les grandes entreprises sur ces sujets. J’entends également mettre à profit mon expérience sur le développement de la Charte de la diversité (dont Fella Imalhayene était la secrétaire générale, ndr). L’idée est notamment d’identifier, partout sur le territoire, des leaders exemplaires qui pourront devenir des ambassadeurs et ambassadrices des ODD dans le secteur économique. Notre mission sera de les accompagner et de les faire monter en compétences pour qu’ils puissent essaimer à leur tour.
Au niveau international, le Global Compact souhaite exclure certains secteurs comme le tabac ou l’armement. La décision est attendue le 15 octobre. Qu’en pensez-vous ?
Il y a une volonté, au niveau du secrétariat général de l’ONU, d’harmoniser les politiques des différentes agences onusiennes. L’industrie du tabac étant exclue de l’OMS par exemple, l’idée est donc d’élargir l’exclusion aux autres programmes et institutions onusiennes type Global Compact. Il s’agit d’une approche anglo-saxonne. Le Global Compact France et d’autres branches locales peuvent avoir une autre vision. Nous sommes convaincus que notre raison d’être est d’accompagner les entreprises dans leurs engagements sociétaux, de créer de l’émulation, de créer des outils. Notre rôle n’est ni juridique, ni celui d’un organisme certificateur. Nous souhaitons proposer un entre-deux qui permette de ne pas couper les liens avec ces entreprises, dont certaines d’ailleurs ont de très bonnes pratiques au regard de nos principes.
Propos recueillis par Béatrice Héraud @beatriceheraud