Publié le 07 avril 2021
ENTREPRISES RESPONSABLES
[Entreprise à mission] L’école de management de Grenoble ancre la transition écologique et sociale dans son enseignement
C’est une première pour une Business school : Grenoble école de management (GEM) vient d’annoncer son engagement en tant que société à mission. Un cadre qu’elle estime stratégique à l’heure où la transition écologique et sociale impose de transformer l’enseignement, et où la pression des étudiants en ce sens est forte. Quatrième volet de notre série sur les sociétés à mission.

@GEM
Face aux défis environnementaux et sociaux, la façon d'enseigner doivent changer. Cette ambition, Grenoble Ecole de management (GEM) dit la faire sienne en adoptant la qualité de société à mission, une première chez les grandes écoles. Son objectif, défini par sa raison d’être est d’"apporter des réponses, par la formation et la recherche, aux grands défis de la transition écologique, sociétale et économique et contribuer à un monde plus résilient, plus juste plus pacifique, plus responsable".
L’école va dépenser 7,5 millions d’euros sur les cinq prochaines années pour atteindre la dizaine d’objectifs qu’elle s’est fixée pour réaliser cette mission. Ceux-ci vont de la neutralité carbone au développement de la diversité sociale en passant par la création de nouveaux certificats (pour un Leadership responsable par exemple) et de modules pédagogiques sur la transition écologique et sociale.
GEM ne part pas de rien. La responsabilité sociétale fait partie intégrante du positionnement de la business school, assure son équipe dirigeante. Depuis 2009, un comité "sustainability" composé d’étudiants, d’enseignants et d’administratifs a ainsi été mis sur pied avec une ambition : faire de l’école un "business lab for society". Il a notamment œuvré pour engager l’école à contribuer aux objectifs de développement durable (ODD).
La société à mission pour donner un cap et un cadre
Lors d’une consultation réalisée en 2020 par GEM en transition, un collectif d’étudiants engagés, 85 % des 500 répondants (10 % des étudiants) ont déclaré que l’école ne les préparaient pas suffisamment à ces enjeux. Présenté en Comex, le sondage a permis de "montrer le décalage entre la volonté de l’école et sa perception par les étudiants", estime Lucile Berenfeld, l’une des étudiantes à l’origine de l’initiative. Son collectif travaille désormais main dans la main avec le comité sustainability pour améliorer le contenu pédagogique, dès la première année. "beaucoup d’étudiants me disent aujourd’hui être positivement surpris de la vision qu'offre GEM. Les cours mettent en avant les enjeux du développement durable et les performances extra-financières des entreprises", assure-t-elle.
La société à mission va permettre de "donner un cap, un cadre pour aller plus loin et de sceller notre engagement auprès des parties prenantes", confirme Julie Perrin-Halot, la directrice qualité de l’école. "Cela n’est pas sans danger quand on voit le cas Danone car cela nous donne de la visibilité et nous oblige", reprend-elle. "Notre engagement est sincère, il correspond à une attente des étudiants mais aussi à notre vision de l’éduction, qui a été renforcée par la crise sanitaire et la mise à bas de notre sentiment de toute puissance", renchérit Loïck Roche, directeur de GEM.
Béatrice Héraud, @beatriceheraud
Pour en savoir plus sur les sociétés à mission, consultez notre page pédagogique !