Publié le 23 janvier 2017
ENTREPRISES RESPONSABLES
Egalité, nucléaire, pollution, ubérisation : ce qui différencie Hamon et Valls
Pour le deuxième tour de la primaire de gauche, ce sont deux modèles qui s’affrontent. L’un porté par l’ancien Premier ministre Manuel Valls et l’autre par le frondeur Benoit Hamon. Mais concrètement, qu’est-ce-qui différencie les deux candidats sur les thématiques RSE ? Novethic compare les propositions des deux finalistes.

Guillaume Souvant / AFP
Égalité femmes-hommes
Benoit Hamon
Application du "name and shame". Cela consiste à divulguer le nom des entreprises qui n’ont pas adopté un plan d’action sur l’égalité, malgré la loi. Benoit Hamon propose également de créer un "réel service public de la petite enfance".
Concernant les discriminations au travail, le candidat propose de renforcer les peines encourues.
Manuel Valls
Son objectif est de diviser par 2 en 5 ans les inégalités femmes-hommes d’accès à l’emploi, de carrière et de salaire pour arriver à une "disparition totale des inégalités en 10 ans". Les moyens pour y parvenir ne sont pas détaillés.
Manuel Valls veut "partager le congé parental dans les couples" et souhaite organiser une conférence nationale entre les pouvoirs publics et les partenaires sociaux sur l’égalité professionnelle.
Énergie
Benoit Hamon
Son objectif est d’atteindre 50% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique français dès 2025. Une aide sera destinée aux citoyens afin de leur permettre de s’équiper en "matériel de production d’énergie renouvelable domestique".
Benoit Hamon souhaite qu’EDF, dont l’État est le principal actionnaire, accompagne "la décentralisation de la production d’énergies vertes" plutôt que de privilégier le nucléaire.
Manuel Valls
Il souhaite parvenir à un "mix énergétique moderne" mais il n’a pas clairement pris position sur la question nucléaire. Il s’agit, selon lui, de "dépassionner le débat" car le nucléaire présente des "avantages" mais aussi "un coût".
Sur le secteur du bâtiment "représentant un quart des émissions de gaz à effet de serre française", Manuel Valls souhaite adopter un programme d’urgence sur la rénovation thermique des bâtiments.
Pollution
Benoit Hamon
Le candidat souhaite sortir du diesel à l’horizon 2025. Pour y parvenir, il veut mettre fin à l’avantage fiscal accordé au diesel et installer des bornes de recharges électriques sur le territoire.
Concernant les pesticides et perturbateurs endocriniens, il s’agit d’appliquer le principe de précaution : retirer les autorisations à tous les pesticides dangereux.
La protection de l’air, de l’eau et de la terre sera inscrite dans la Constitution.
Manuel Valls
L’ancien Premier ministre mise sur le secteur des transports. Aucun objectif chiffré n’est indiqué mais il s’agira de mettre en place un système d’incitation des consommateurs via un "rééquilibrage du système de bonus /malus" et une "accélération de la convergence de la fiscalité de l’essence et du diesel".
Manuel Valls veut faire de la santé environnementale une grande cause nationale.
Revenu universel
Benoit Hamon
Cette mesure emblématique du programme de Benoît Hamon est l’un des principaux désaccords entre les deux finalistes. Benoit Hamon veut en passer par une phase d’expérimentation avec un revenu universel à 535 euros mensuel pour tous. Puis un passage progressif à 750 euros. Elle permettra, à terme, une réduction de temps de travail.
Son financement reste flou. Benoit Hamon met en avant une "taxe sur les robots" : les intelligences artificielles, créatrices de richesse dans l’entreprise, devront cotiser.
Manuel Valls
L’ancien Premier ministre propose lui d’instaurer un "revenu décent". Il s’agit d’une fusion des dix minima sociaux. L’allocation, de 800 euros, serait redistribuée "sous conditions de ressources parce que le lien avec le travail est indispensable".
"Je ne crois pas à la fin du travail", tranche-t-il. Son revenu décent est donc destiné en priorité aux "changements de métier, subis ou choisis".
Ubérisation
Benoit Hamon
Benoit Hamon souhaite lutter contre le "salariat déguisé des entreprises ubérisées". Cela passe par une requalification des "collaborateurs" (jusqu’ici travaillant en auto-entrepreneur) en salariés. Une transformation qui obligerait les entreprises comme Uber à payer les cotisations de leurs salariés et à leur offrir une meilleure protection sociale.
Il vise également les "géants du net" qui pratiquent l’optimisation fiscale. "Je refuserai que ces entreprises bénéficient de nos services publics sans contribuer à l’impôt".
Manuel Valls
"L’économie numérique ne connait pas de frontière", avance Manuel Valls. Pour stopper l’évasion fiscale des entreprises ubérisées et "préserver notre souveraineté économique", le candidat mise sur une réponse européenne.
"Je souhaite que par un mécanisme de coopération renforcée, la France s’allie avec plusieurs autres États membres volontaires pour définir un cadre à l’économie des plateformes".