Publié le 26 juin 2014
ENTREPRISES RESPONSABLES
Comment les médias sont-ils notés par les agences de notations extra-financières ?
Chez Oekom research, chaque secteur d'activité est noté selon des critères différents. Julia Haake, la directrice du bureau parisien de l’agence de notation extra-financière, nous explique quels sont les critères appliqués à celui des medias.

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Novethic. Oekom dispose d’indicateurs particuliers pour chaque secteur d’activité. Quels sont les enjeux RSE spécifiques aux medias?
Julia Haake. Il y 5 enjeux clés qui représentent 50% du poids global de la note attribuée à l’entreprise évaluée. Nous regardons la responsabilité éditoriale (éthique journalistique, indépendance des équipes éditoriales, …) qui pèse pour 13% dans l’ensemble de la note. Ensuite, nous évaluons la protection des utilisateurs (marketing responsable, protection des enfants et des jeunes,…) qui représente 8%, l’accès aux medias (handicap, accès des groupes marginalisés économiquement à l’information scientifique…) qui compte pour 4%, les conditions de travail des employés et des freelances (7,5%) t enfin les impacts environnementaux qui pèsent pour 15%. Au final, la note se partage entre 70% de social/sociétal et 30% d’environnemental.
Quels sont les points de vigilance à suivre ?
Deux sujets sont particulièrement importants : celui des contenus car les medias ont un pouvoir d’influence très fort dans la société. Seulement peu d’entreprises ont structuré leur politique sur la question, hormis TF1 et Vivendi en France. Autre point clé : celui des sous-traitants qui reste peu documenté dans le reporting des entreprises alors même que ce secteur a énormément recours à la sous-traitance. Cela a quand même tendance à évoluer.
Comment les entreprises françaises se situent-elles par rapport aux médias étrangers ?
Si l’on prend en compte le classement Oekom du secteur qui compte une soixantaine d’entreprises dans le monde, il y un leadership des medias anglo-saxon. Vivendi (6ème) et TF1 (7ème) restent cependant bien positionnés. La difficulté réside dans le fait qu’il s’agit d’un secteur extrêmement hétérogène, avec un grand écart entre les meilleurs et la moyenne. Or, globalement, les medias français manquent de structuration dans leur politique RSE.
Interview Initialement publiée dans repères RSE N°105, avril-mai-juin 2014