Publié le 20 janvier 2017
ENTREPRISES RESPONSABLES
Climat, régulation, pollution : l’ère Trump s’ouvre dans l’incertitude
Relance du charbon, retrait de l’Accord de Paris, conflits d’intérêts… A quoi la présidence de Donald Trump ressemblera-t-elle ? Impossible de répondre à cette interrogation alors que le nouveau président américain prête aujourd’hui serment. Novethic fait le point sur les incertitudes entourant la prise de fonction du magnat de l’immobilier.

Timothy A Clary / AFP
Conflits d’intérêts
George W. Bush, Bill Clinton, Ronald Reagan… tous avaient choisi de transférer leurs actifs dans des sociétés gérées par des personnes indépendantes, des "blind trusts". Donald Trump a préféré confier ses actifs à un "trust" géré par ses deux fils aînés, Donald Junior et Éric.
"Il doit céder ses parts. Rien d’autre ne permettra de résoudre les conflits d’intérêts", a argué Walter Shaub, directeur du Bureau pour l’éthique gouvernementale. Certains observateurs américains prédisent une destitution du nouveau président du fait notamment de l’opacité de la Trump Organization qui ne permet pas de prévenir réellement les conflits d’intérêts.
Des membres du gouvernement dont Rex Tillerson, ex-patron de la compagnie pétrolière Exxon Mobil, nommé chef de la diplomatie américaine, pourraient également être exposés à des conflits d’intérêts.
Relance du charbon
Donald Trump a misé sur une relance du charbon. Mais beaucoup juge cette décision irréaliste tant le marché mondial n’est plus en demande. "Qui va ouvrir une nouvelle mine aux USA ? C’est un investissement pour 20 ou 30 ans et il y a la concurrence du gaz et demain celles des énergies renouvelables", a commenté le PDG de Total, Patrick Pouyanné, à Davos.
Accord de Paris
Donald Trump, alors candidat, voulait "annuler" l’Accord de Paris. Depuis sa victoire, le président des USA s’est révélé plus nuancé. La procédure de sortie de l’Accord est longue, compliquée et verrouillée pour quatre ans. L’Accord en lui-même n’est par contre pas juridiquement contraignant.
Agence de protection de l’environnement
L’Agence de protection de l’environnement (EPA), dont Donald Trump veut limiter les pouvoirs, sera bientôt aux mains du climato-sceptique Scott Pruitt. L’ancien procureur général de l’Oklahoma s’est systématiquement opposé aux décisions de l’EPA, allant même jusqu’à la… traîner en justice. Mais il s’est montré moins excessif depuis sa nomination. Seule certitude : Scott Pruitt mettra à mal le Clean Power Plan destiné à réduire les émissions de CO2 des centrales à charbon. Cette loi de Barack Obama est cependant déjà suspendue.
Dodd Franck Act
En novembre, Donald Trump voulait abroger cette loi emblématique de Barack Obama, prise après la crise de 2008. Le "Dodd Franck Act" visait en particulier à protéger davantage les consommateurs et à réguler le secteur financier. Il s’agirait maintenant davantage de la modifier que de l’abroger, mais là encore, le nouveau président reste flou.
Hier, plusieurs banques américaines auraient obtenu du président qu’il allège les régulations.
Un gouvernement pas encore confirmé
Aucun des membres emblématiques de la nouvelle administration Trump, mis à part James Mattis à la Défense, n’a encore été approuvé par le Sénat. Le président devra donc commencer à gouverner sans eux. En attendant, ce sont des ministres par intérim qui l’épauleront.
Cette situation pourrait durer : certains membres de l’équipe Trump n’ont même pas encore été auditionnés par le Sénat, comme Mick Mulvaney, son directeur du Budget. Steven Mnuchin, son secrétaire d’État au Trésor a quant à lui été entendu hier mais ne sera pas confirmé avant le mois prochain.