Publié le 08 décembre 2015

ÉNERGIE
Veolia : un prix du carbone à 31 € la tonne d’ici 2030
Autre exemple de grande entreprise française engagée dans le climat. Veolia, spécialiste de l’énergie, de l’eau et des déchets, mise sur l’économie circulaire, la captation du méthane et l’instauration d’un prix carbone. Le groupe est ainsi membre de la Carbon Business Leadership coalition qui regroupe désormais 64 entreprises à travers le monde, réalisant un chiffre d’affaires annuel de 1 900 milliards de dollars.

Veolia
"Mesdames et Messieurs les diplomates, faites-nous un bon accord, et nous vous ferons une bonne économie à bas carbone". C’était le message porté par Antoine Frérot, le PDG de Veolia lors du Business & climate summit en mai dernier. Un message que de nombreuses entreprises sont venues transmettre aux négociateurs tout au long de cette COP21. Pour Veolia, comme pour les autres entreprises dont le cœur de métier est étroitement lié à l’environnement, cet événement international est "une étape décisive pour prendre des décisions mondiales" et elles ont tout intérêt à ce qu’un accord ambitieux y soit signé.
"Dépolluer coûte cher, ne rien faire ne coûte rien"
"Aujourd’hui, dépolluer coûte cher alors que ne rien faire du tout ne coûte rien, explique Antoine Frérot. Il faut inverser l’équation et mettre en place un système incitatif avec un prix carbone qui devrait tourner autour des 30-40 euros la tonne. L’Union européenne pourrait être pionnière sur ce sujet et avoir un effet d’entraînement sur nos partenaires économiques". Depuis plusieurs années, la lutte contre le réchauffement climatique est le fer de lance de la stratégie économique de l’entreprise.
Veolia s’est engagée à intégrer dans l’analyse économique de chacun de ses projets un prix carbone fixé à 31 euros la tonne de CO2 d’ici 2030. Pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, l’entreprise soutient le passage d’une économie linéaire à une économie circulaire, qui a représenté, en 2014, 10 % du chiffre d’affaires du groupe. Veolia mise aussi sur la capture et la valorisation du méthane, qui a contribué à 40 % de ses émissions ces vingt dernières années.
L’économie circulaire, voie d’avenir pour Veolia
Dans l’une de ses usines de traitement des eaux usées, dans le Milwaukee (États-Unis), Veolia capte le méthane issu d’une décharge située à proximité et le transforme en électricité pour alimenter le site. Par ailleurs, elle récupère le gaz pour sécher les bactéries contenues dans les eaux usées et ainsi les revendre comme engrais à des agriculteurs. Chaque année, le rejet de 50 000 de tonnes de CO2 est ainsi évité.
"Le méthane est facile à capturer et à valoriser, explique Antoine Frérot. Autant commencer par le plus simple et avoir des effets à court terme sur le réchauffement climatique". En 2014, le captage du méthane a permis de réduire les émissions de l’entreprise de 8 millions de tonnes équivalent CO2. L’objectif est de réussir à capter 60 % de ce gaz émis par les centres de stockage de déchets d’ici 2020.
Réduire les émissions de 150 millions de tonnes équivalent CO2 d'ici 2020
Un enjeu important puisque le méthane est considéré comme le deuxième gaz à effet de serre le plus dangereux après le CO2. Il provoque chaque année la mort prématurée de 150 000 personnes dans le monde et cause des millions de maladies chroniques. Or, au rythme actuel, si rien n’est fait pour diminuer les émissions de méthane, celles-ci pourraient augmenter de 25 % d’ici 2030.
Enfin, l’entreprise s’engage à réduire de 150 millions de tonnes le CO2 rejeté d’ici 2020 sur ses installations et chez ses clients. En 2014, ce sont 21 millions de tonnes de CO2 qui ont ainsi été évitées ou réduites. L’ambition est donc de faire sept fois mieux.