Publié le 18 avril 2016
ÉNERGIE
Programmation pluriannuelle de l’énergie : le volet sur les renouvelables adopté, celui sur le nucléaire présenté avant l’été
C'est un sujet de tensions entre la ministre de l’Environnement et plusieurs acteurs de la société civile. Début avril, Ségolène Royal avait déclaré que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) n’était pas prête, en raison des incertitudes qui pèsent sur le nucléaire. Elle avait alors décidé de ne publier que la partie portant sur les énergies renouvelables, au grand dam des ONG environnementales. Ce volet vient d’être adopté et des précisions apportées sur la présentation d’une PPE complète.

Philippe Desmazes / AFP
Le Conseil supérieur de l'énergie (CSE) a adopté, vendredi 15 avril, un projet d'arrêté gouvernemental très attendu. Un texte relatif à la programmation des capacités de production d'énergies renouvelables (EnR). Il avait été présenté début avril par le ministère de l’Environnement.
Le texte a été légèrement amendé depuis lors. Il revoit notamment à la hausse les objectifs de développement en termes de puissance installée pour l’éolien terrestre aux horizons 2018 et 2023.
Le Syndicat des énergies renouvelables (SER), membre du CSE, a préféré voter pour ce texte plutôt que d’attendre une PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie) globale. "Nous attendions ce texte réglementaire depuis des mois. Il va permettre de lancer et de séquencer les futurs appels d'offres pour plusieurs filières majeures de notre secteur", a salué Jean-Louis Bal, président du SER, dans un communiqué.
Une stratégie énergétique globale présentée cet été?
Attendue initialement pour fin 2015, la PPE complète sera finalement présentée avant le 1er juillet 2016. Ségolène Royal s’y est engagée. La ministre de l’Environnement précise que cette feuille de route de la transition énergétique comprendra une fourchette du nombre de réacteurs à fermer en fonction de deux scénarii (baisse ou maintien de la consommation d’énergie), mais qu'elle ne précisera pas les centrales à démanteler.
Des propos confirmés par François Hollande, sur le plateau de France 2 jeudi soir. Le chef de l’État a ainsi rappelé que ce n’est qu’à partir de 2019 que la fermeture de nouveaux réacteurs se posera. "Ce sera à EDF, après l’Autorité de sûreté nucléaire, de nous dire quelles sont les centrales qui devront être fermées et au contraire les autres qui devront être prolongées". Le gouvernement attend l’avis générique de l’ASN en 2018 sur le prolongement de la durée de vie des centrales au-delà de 40 ans, puis un avis au cas par cas à partir de 2019.
Après l’adoption de la PPE, qui pourrait prendre plusieurs mois, EDF devra établir, dans les six mois suivant sa publication, un "plan stratégique" qui présente les actions à mettre en œuvre pour respecter les objectifs de cette programmation pluriannuelle de l'énergie.