Décidément, les entreprises tricolores sont en pointe sur le stockage, C’est déjà le Français Neon qui avait installé la batterie Tesla, la plus puissante au monde, en Australie. Sa puissance est de 100MW. Aujourd’hui, c’est la jeune société hexagonale, HDF Energy, qui annonce la construction dans le nord de la Guyane d’une centrale solaire associée à une capacité de stockage sous forme d'hydrogène.

La centrale solaire, d'une puissance de 55 mégawatts, sera installée sur la commune de Mana, près de Saint-Laurent du Maroni, au nord de la Guyane. Dans ce département d'outre-mer, l'électricité est encore assurée pour près de moitié par les énergies fossiles, en particulier du fioul, explique à l'AFP le PDG de HDF Energy, Damien Havard. Le projet est chiffré à 90 millions d’euros.

Un coût de 250 euros par mégawattheure

L'innovation majeure, développée par cette entreprise girondine, est d'associer à cette centrale un outil de stockage à base d'hydrogène d'une capacité de 140 mégawattheures.L'hydrogène permet de stocker du courant sur une plus longue période que les batteries lithium-ion. Le modèle de Tesla installé en Australie affiche une capacité de 129 mégawattheures (MWh).

La future centrale guyanaise doit être mise en service à l'automne 2020. Selon l’entreprise, le coût de production de l'électricité sera "proche du coût moyen en Guyane, soit environ 250 euros par MWh", mais "inférieur au coût de production des groupes électrogènes locaux, plutôt autour de 350 euros par MWh", ajoute-t-il, précisant que la centrale est viable sans subvention.

Le développement du stockage est clé pour accompagner l’essor des énergies renouvelables et compenser leur intermittence. Fin mars, Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF, a annoncé un investissement de 8 milliards d’euros d’ici 2035 sur ce sujet. Cette somme doit permettre à l'énergéticien de déployer 10 gigawatts (GW) de capacités de stockage supplémentaires d'ici 18 ans.

Ludovic Dupin avec AFP