Publié le 12 mars 2019
ÉNERGIE
Bpifrance entre au capital de Forsee Power pour développer la filière française des batteries
Alors que la fabrication de cellules de batteries se concentre en Chine, l’Europe veut tirer son épingle du jeu. La France, en particulier, est bien décidée à créer une filière compétitive. C’est pourquoi le fonds "Sociétés de projets industriels" (SPI) de Bpifance vient de monter au capital de Forsee Power, spécialiste des batteries pour le transport électrique.

@Forseepower
Le fonds d'investissement "Sociétés de projets industriels" (SPI) opéré par Bpifrance est entré au capital de Forsee Power, fabricant français de batteries dédiées au transport. L’investissement est modeste pour SPI spécialisé dans les technologies de rupture avec un ancrage environnement et santé. Mais il n’en reste pas moins clé dans ce secteur où l’Europe est à la peine.
"L'objectif est de décupler les capacités de production du groupe afin de répondre aux besoins des marchés du transport (bus, rail, camion, bateau)", explique le fonds. Dans cette perspective, 300 emplois sont attendus pour 2021 sur le site de Poitiers, qui compte déjà plus d'une centaine de personnes et qui s'est spécialisé dans les systèmes de batteries pour transports lourds.
Batteries françaises, compétitives, innovantes et créatrices d’emplois
Cet apport, qui s'inscrit dans le cadre du Plan industrie du gouvernement, vient s'ajouter à une levée de fonds de 55 millions d'euros réalisée en décembre 2017 auprès de l'entreprise japonaise Mitsui & Co, de la société d'investissement Idinvest Partners et de la Banque européenne d'investissement. Forsee Power va équiper CNHI (Iveco, Heuliez), Alstom (Aptis), CaetanoBus au Portugal, Wrightbus au Royaume-Uni ou encore Alstom dans le domaine ferroviaire.
"Cet investissement met résolument l’accent sur le développement d’une filière de production de batteries française, compétitive, innovante et créatrice d’emplois", explique Éric Lecomte, directeur d’investissements senior chez Bpifrance. Un enjeu fort pour que l’industrie tricolore ne soit pas dépendante de l’Asie en matière de transition énergétique et numérique.
C’est dans cette région, et en Chine en particulier, que l’on trouve l’essentiel de la production mondiale de cellules pour les batteries. Pour y faire face, la France a annoncé le 13 février un plan à 700 millions d’euros sur cinq ans pour développer la filière nationale, en coopération avec l’Allemagne qui a prévu un milliard sur la même période. Ces sommes sont toutefois à relativiser face au coût des usines du secteur. La prochaine Gigafactory de Tesla qui ouvrira à Shanghai, est chiffrée, par exemple, à environ deux milliards de dollars.
Ludovic Dupin, @LudovicDupin