Publié le 31 décembre 2019

ÉNERGIE

Trois lignes à grande vitesse qui vont vous faire préférer le train

Face à un transport aérien de plus en plus décrié pour des raisons écologiques, le train a bien des atouts à faire valoir. D’ici 2030-2035, le réseau de trains à grande vitesse pourrait atteindre 100 000 kilomètres à travers le monde, acheminant plus de trois milliards de voyageurs par an, et reliant les des centaines de villes et de nombreux pays. Voyage autour de trois lignes qui ont tout pour vous faire préférer le train grâce au livre "Le monde à grande vitesse" !

Train LGV couv
Illustration tirée du livre "Le monde à grande vitesse", éditions Langages du Sud
@François Schuiten

Paris-Bruxelles-Amsterdam-Cologne : quand la grande vitesse rend l’avion (presque) obsolète

Bienvenue dans le Thalys. Plus qu’un train, un symbole de l’Europe, le continent qui a le maillage de lignes à grande vitesse le plus important au monde. En reliant Paris et Bruxelles en une heure trente et Bruxelles à Cologne en une heure cinquantaine, le Thalys a (presque) remplacé l’avion. Chaque année, il draine plus de 7,5 millions de passagers pour un impact en CO2 réduit. Le Thalys a ainsi été parmi les premiers à s’engager sur une trajectoire en ligne avec l’Accord de Paris (Science Based Targets) et a réduit ses émissions de moitié par rapport à 2008. Résultat : la ligne se targue d’être dix fois moins émettrice que l’avion.

A l’heure où le court courrier n’a plus la cote auprès des écologistes, les lignes de train à grande vitesse européennes ont de vrais atouts à faire valoir. "On peut désormais traverser de nombreux pays européens très rapidement comme l’Italie, l’Espagne ou la France via les lignes de TGV confortables, jalonnées par des gares qui sont des hubs de mobilité douce", selon Patricia Defever, la directrice de la maison d'édition Langages du sud, spécialiste du ferroviaire.

Train thalys

Le Thalys entre Liège et Louvain (Belgique). (1)

Shanghai-Kunming : 2 200 km de lignes et milliers d’hectares à préserver

C’est un chantier pharaonique. Il a fallu seulement dix ans à la Chine pour bâtir plus de 30 000 kilomètres de lignes à grande vitesse à travers le pays. Une prouesse qui s’est réalisée à force de volonté politique mais aussi de défis technologiques pour atténuer les impacts environnementaux et sociaux de ces infrastructures gigantesques. Celles-ci traversent des milliers de kilomètres de paysages grandioses, de terres agricoles, de villes densément peuplées… le tout dans des conditions géologiques complexes.

Parmi les solutions trouvées, la construction de lignes surélevées, qui permettent à la fois d’accélérer la construction mais aussi de préserver les sols. C’est notamment le cas de la ligne Shanghai-Kunming, qui désenclave certaines zones du sud-ouest chinois en traversant six provinces, des causses immenses et ondulées, de grands lacs et de hautes montagnes. Le tout en 12 heures.

Train chine

La ligne traversant les champs de fleurs à Anshun, province du Guizhou (Chine). (1)

Tanger-Casablanca : la première ligne à grande vitesse d’Afrique, une opportunité de développement durable pour le pays

Depuis le début des années 2000, le réseau ferroviaire marocain connait un essor sans précédent. Parachèvement de ce nouveau maillage destiné à désenclaver les différentes régions du royaume : la ligne Al Boraq, la première ligne à grande vitesse d’Afrique, qui permet de relier Tanger à Casablanca, du nord au sud de la côte Atlantique.

Mise en service il y a seulement un an, cette ligne qui a été tracée de façon à préserver les écosystèmes et les cultures en concertation avec la population, connait un énorme succès. Accessible aux plus modestes, elle a permis de substituer les longs trajets routiers et de décongestionner le trafic, avec des "retombées notables sur la qualité de l’air et les émissions de gaz à effet de serre".

Train maroc

Al Boraq sur le viaduc de l'Oued Sebou au nord de Kénitra (Maroc). (1)

 

Béatrice Héraud @beatriceheraud

(1) Les lignes et les photos ont été sélectionnées dans le livre "Le Monde à grande vitesse", de Marie-Pascale Rauzier & François Schuiten, aux éditions Langages du Sud, avril 2019, 229 pages, 39 euros.


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