Publié le 08 avril 2018
ÉNERGIE
Grève : Nicolas Hulot juge qu’il est temps de remettre la SNCF sur des rails soutenables
Le gouvernement a "le devoir" de remettre la SNCF "sur des rails soutenables", estime Nicolas Hulot dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche, dans laquelle le ministre plaide pour faire mieux dans le sens de la transition écologique.

@FrancoisMori/AFP
"On ne peut pas rester indifférents face à la dégradation de ce service public, de ce bien commun", écrit le ministre dans une tribune publiée le 8 avril dans le JDD. Il s’exprime pour la première fois depuis la présentation mi-mars, date à laquelle le gouvernement annonçait son projet de réforme de la compagnie ferroviaire française. Depuis les syndicats ont initié un mouvement de grève pour trois mois.
Le ministre met en avant l'impact positif du train pour "une mobilité durable". Selon lui, le "train a de l'avenir". Il met en avant le rôle du Fret ferroviaire qui permet, selon lui, de remplacer 50 camions par un seul train. "L'objectif (de la réforme) est de faire du train notre moyen de transport préféré dans un monde où, en 2050, nous devons viser le 'zéro pollution'", assure-t-il.
14 milliards par an… pour quoi ?
Pourtant, "malgré les investissements, malgré les travaux, notre réseau est en mauvais état, la qualité du service se dégrade. Les usagers en subissent les conséquences, alors qu'ils contribuent chaque année pour la SNCF, en dehors du prix des billets, à un effort de 14 milliards d'euros, bien plus que pour d'autres services publics", regrette Nicolas Hulot.
Cette situation "donne le droit de poser des questions et nous donne le devoir de remettre l'entreprise sur des rails soutenables", écrit encore le ministre. Il ajoute que "l'objectif de cette réforme, c'est de faire mieux avec l'argent que nous consacrons au train".
"C'est bien parce qu'on aime le train qu'il faut que ces évolutions aient lieu. Ne pas agir, ce serait trahir une histoire vieille de 100 ans. (...) On ne peut pas préparer l'avenir, réussir la transition écologique et répondre aux défis de la mobilité du quotidien avec 46 milliards de dette", estime Nicolas Hulot.
Des défaillances insupportables
"Il faut maintenant retrouver le chemin du dialogue. C'est ce que fait (la ministre des Transports, NDLR) Élisabeth Borne, à mes côtés, parce que c'est avec le train que nous construirons ensemble, une mobilité durable, sans pollution, pour tous", affirme le ministre.
Début mars, Nicolas Hulot avait déjà dénoncé le fait que la SNCF n’avait pas été embarquée dans le train de la transition écologique. Il dénonçait des défaillances de l’entreprise "insupportable pour le quotidien des Français". "Implicitement, si j'ai envie que la SNCF fonctionne mieux, c'est pour inciter les gens à l'utiliser le plus souvent, mais là, on est dans une incitation un peu contraire", expliquait-il alors.
Ludovic Dupin avec AFP