Publié le 05 avril 2019

ÉNERGIE

[Édito vidéo] La voiture électrique ne va pas mettre fin à la pollution, elle va juste la rendre invisible

De nombreuses politiques publiques soutiennent massivement l’essor des véhicules électriques à travers le monde. Cela va rendre nos villes plus saines et plus propres. En revanche, l’essentiel de la pollution due à la production des batteries et à la génération de l’électricité va être déplacée loin des cités… mais ne va pas disparaître.

En France, il faut 30 à 40 000 kilomètres à une voiture électrique pour avoir un meilleur bilan carbone qu'une voiture thermique.
@extrememedia

En 2040, le monde consommera 118 millions de barils de pétrole par jour. Si à cette date 100 % des voitures légères passaient à l'électrique, la consommation de pétrole serait réduite de seulement 23 millions de barils… moins de 20 % de la consommation. Les consommations de la chimie, d’autres industries, du transport aérien et maritime continueront à peser lourd.

20 %. C’est à la fois énorme et à la fois peu. C’est énorme car ces 20 % de consommation en moins sont autant de microparticules, de monoxydes de carbone qui ne seront pas émises au cœur de nos villes, mettant à mal nos poumons et surtout ceux des plus fragiles d’entre nous. Ces voitures électriques promettraient donc à nos villes un avenir propre, sain et silencieux.

Une pollution invisible

Mais la production d’électricité pour alimenter ces véhicules aura lieu hors des villes. Et c’est sans compter le grand problème que pose l’extraction des matériaux pour les batteries, activité dévastatrice pour l’environnement, qui se fait dans des endroits encore plus reculés. La pollution automobile ne va pas disparaître, elle va juste devenir invisible…

Selon carbone4, un véhicule électrique demande 50 % de plus de CO2 qu’un véhicule thermique à être construit. En France, pays peu carboné grâce au nucléaire, ce n’est qu’au bout de 30 à 40 000 kilomètres que la voiture électrique devient plus avantageuse qu’une voiture thermique en matière d’émission de carbone.

Mais dans des pays plus carbonés comme l’Allemagne, la Chine, les États-Unis, le véhicule électrique ne rattrape jamais son retard initial en matière d’émissions. Si le véhicule électrique peut à coup sûr sauver nos villes… en l’état, il ne sauvera pas la planète.

Ludovic Dupin @LudovicDupin


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